COMMUNIQUÉ DE L’OBSERVATOIRE DE LA LIBERTÉ DE CRÉATION

OBSERVATOIRE DE LA CREATIONParis, le 3 décembre 2015
COMMUNIQUÉ DE L’OBSERVATOIRE DE LA LIBERTÉ DE CRÉATION
L’observatoire de la liberté de création appelle chacun à la responsabilité pour le respect de la liberté de création sur tout le territoire
L’Observatoire de la liberté de création, composé de personnalités et de partenaires représentant, dans leur diversité, les secteurs artistique et culturel, met chacun en garde à l’encontre des dérives populistes des discours portant sur la culture. Aucun parti politique ne peut prétendre exercer un contrôle sur les artistes, les arts et la culture.
L’Observatoire tient à rappeler que les atteintes à la liberté de création et de diffusion des oeuvres sont souvent le fait de l’extrême droite qui voudrait plier l’art à respecter sa morale, sa conception de la religion, de la famille…
Les œuvres doivent être créées et montrées librement, et ce principe, qui doit être clairement réaffirmé par la loi sur la création en cours de discussion, doit être effectif sur l’ensemble du territoire, sans restriction ni exception.
Le rôle de l’Etat, comme celui des collectivités territoriales, régions comprises, est de conduire une politique qui mette en œuvre le double principe de l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : le droit pour chacun de prendre librement part à la vie culturelle, d’accéder librement aux œuvres et de jouir des arts ; ainsi que la protection des intérêts matériels et moraux des auteurs.
Les œuvres font vivre l’espace public par la faculté de débattre qu’elles suscitent, laquelle est la marque de la démocratie. Dans une société démocratique, l’art est vital, non parce qu’il divertit ou console, mais parce qu’il permet de déplacer le regard et de questionner le rapport que chacun entretient avec le monde qui l’entoure.
Les artistes ne sont pas au service du pouvoir. C’est le pouvoir qui doit protéger les artistes et leurs oeuvres, les lieux de culture et les publics potentiels.
L’Observatoire de la liberté de création affirme avec force que toute politique contraire à la liberté de création et de diffusion des œuvres doit être combattue, que ce soit par les citoyennes et les citoyens par le droit de vote, ou par l’Etat, qui doit s’assurer qu’aucune dérogation aux principes démocratiques ne soit admise dans les territoires.

http://www.ldh-france.org/sujet/observatoire-de-la-liberte-de-creation/

REACTION DU CERCLE CONDORCET

Le Cercle Condorcet réagit.

Vendredi 13 novembre 2015, des individus, à l’esprit formaté par une propagande guerrière et sous des prétextes fanatiques soi-disant religieux, ont semé terreur et désolation dans Paris.

Devant une telle tragédie, il est difficile de conduire une analyse objective et lucide de la situation dans laquelle se situent ces évènements. C’est l’émotion et l’horreur qui nous envahissent. Nous pensons d’abord aux victimes et à leur famille à qui nous exprimons notre profonde solidarité.

Face à un tel déchaînement de violence, une phrase d’Albert Camus s’impose à nous : “Il n’y a pas de bonheur dans la haine”.

En effet, les auteurs de cette tuerie veulent mettre à mal notre culture, notre mode de vie et, de façon générale, les valeurs de la République et de la Démocratie, remplacer les Lumières par l’obscurantisme. Ils cherchent aussi à nous opposer les uns aux autres. Ne cédons pas à ces menaces de division. Nous nous devons de rester unis en nous gardant de tout amalgame entre l’ensemble de nos compatriotes de pensée musulmane et ces ennemis de l’Humanité conditionnés par des idéologies et dérives sectaires.

En réponse à ces actes odieux, réaffirmons sans relâche notre idéal de laïcité, valeur universelle seule susceptible de maintenir le vivre ensemble et poursuivons notre volonté de l’échange et du débat dans le respect de chacun.

DEBOUT ! UNIS FRATERNELLEMENT ET DETERMINES !

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Ne baissons pas la garde…..
Restons plus que jamais proches les uns des autres…
Trois de mes amis font partie des victimes du Bataclan…chagrin,
immense chagrin, et pourtant il ne faut pas céder à la peur ni à
l’abandon de nos valeurs .

Ce soir, envers et contre tout, je jouerai JAURES, assassiné
deux fois ! dans un gymnase du Puy de Dôme. Je ferai entendre
haut et fort la parole de Jaurès, lui qui clamait son amour de
l’Humain et son refus absolu de la Violence.

Le spectacle a failli être annulé…Le Préfet a hésité toute la
matinée mais il vient de m’autoriser à jouer (il y aura simplement
un service d’ordre renforcé)…
Il pense qu’il faut continuer à avancer ! Il sera dans la salle avec de nombreux élus.
Debout ! et soudés, nous serons plus forts !

Je vous embrasse tous…

Pierrette DUPOYET

ANNULATION CONFERENCE DU 4 NOVEMBRE 2015

Madame Riot-Sarcey vient de nous informer qu’elle ne pourrait pas assurer la soirée du mercredi 4 novembre.

La conférence « De la différence des sexes, le genre dans l’histoire » est donc reportée à une date ultérieure. Nous vous tiendrons informés.

Nous vous demandons de nous excuser.

D’ores et déjà, retenez la date du Mercredi 9 décembre, à 19 heures, Amphithéâtre de l’I.U.T. de Roanne où Jean-Paul Scot, Professeur d’Histoire en classes préparatoires, proposera une conférence intitulée « Problèmes de la laïcité aujourd’hui » à partir de son livre « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle »

PROGRAMME 2015 2016

Lors de la prochaine saison 2015-2016, nous poursuivrons notre réflexion sur des thèmes de presentation programme 2015 2016 defsociété :
– avec le service culturel de la ville de Mably, nous accueillerons le cinéaste Pierre Carles qui nous parlera
de « l’Équateur et de son évolution politique » à partir de son film « Opération Correa » ;
– en partenariat avec ATTAC en Roannais, nous recevrons Dominique Plihon, économiste, professeur
d’économie financière à l’Université Paris XIII qui commentera un de ses derniers écrits « Le livre noir
des banques » ;
– Michèle Riot-Sarcey, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris VII St Denis, traitera
d’une question très actuelle, « De la différence des sexes, le genre dans l’histoire » ;
– en collaboration avec la section locale d’Artisans du Monde, Jean Huet, vice-président national
d’Artisans du Monde a accepté de venir à Roanne pour parler du « Commerce équitable » ;
– avec le soutien de la Ligue de l’enseignement de la Loire, Jérôme Parizot, parent d’élève, nous fera part
de ses réflexions sur le sujet « l’autisme, les nouvelles approches des troubles du comportement » ;
– des contacts sont en cours avec Serge Wolikow, écrivain, qui nous permettra de commémorer les 80e
anniversaire du Front populaire sur le sujet, « Front populaire et Éducation » ;
– Olwen Kethel, membre du Cercle Condorcet, nous offrira un descriptif de la philosophie du Siècle des
Lumières à l’époque contemporaine ;
– enfin, n’oublions pas que 2016 est le 150e anniversaire de la Ligue de l’Enseignement, créée par Jean
Macé en 1866. Nous ne manquerons pas d’évoquer cet événement fin 2015 lorsque nous parlerons comme
chaque année de la loi de séparation des Églises et de l’État grâce à la venue de Jean-Paul Scot,
professeur d’histoire en classes préparatoires littéraires ; ce conférencier nous éclairera sur « les
problèmes de la laïcité aujourd’hui », laïcité qui demeure pour nous un idéal à construire puisqu’il nous
semble aller bien au-delà de la séparation du politique et du religieux, de la préservation de la liberté de
conscience. Notre société est marquée par un certain nombre de combats (mariage pour tous, droit à
mourir dans la dignité…) dont l’issue relève bien d’un humanisme laïque fondé sur la raison. Comme
l’écrit Henri Pena-Ruiz : « la laïcité est solidaire d’un projet d’émancipation où l’accès à l’universel se
conçoit comme construction patiente de ce qui unit les hommes par le haut, selon l’idée de leur
accomplissement le plus abouti ».
En ce sens, la laïcité est une lutte contre tous les conformismes ou fanatismes par l’affirmation de valeurs
universelles susceptibles de créer du lien social et de la fraternité dans tous les groupes humains.
Bernard Furnon

EDITO DU PRESIDENT

Bernard FURNON
Le 20e siècle est hélas marqué par les deux guerres mondiales, causes de millions de morts. Mais,
en dehors des périodes de conflits, les luttes politiques et ouvrières ont permis de nombreuses réformes à
l’origine d’une amélioration des relations humaines et sociales dans notre pays.
Citons les principaux progrès enregistrés à cette époque :
– la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905 ;
– les conquêtes du Front Populaire en 1936, avec les accords de Matignon : congés payés, semaine de 40
heures, conventions collectives, hausse des salaires …
– le programme du Conseil National de la Résistance : sécurité sociale, création des comités d’entreprise,
nationalisations …
– les conséquences sociales des grèves de 1968 : les accords de Grenelle, augmentation de 35 % du SMIG
et de 7 % des autres salaires …
– les mesures d’application du Programme commun de la gauche en 1981, semaine de 39 heures, hausse
de 10 % du SMIC, retraite à 60 ans, nouveaux droits des travailleurs dans l’entreprise contenus dans les
lois Auroux . . .
En comparaison, notre 21e siècle débute plutôt mal :
– la laïcité est contestée et même violemment menacée par les intégristes religieux de tout bord, mettant
en cause la liberté de pensée ;
– le chômage est en constante augmentation et les politiques paraissent impuissants face à ce fléau ;
– les acquis sociaux (durée du travail, droits des travailleurs …) sont remis en cause ;
– les inégalités de revenus s’accroissent, les actionnaires font preuve d’exigences insatiables alors que les
salaires stagnent ou régressent ;
– les instances de l’Union Européenne nous imposent des politiques d’austérité insupportables …
Faut-il alors se contenter de suivre cette évolution négative ? Faut-il rester indifférent face à l’hégémonie
d’une ploutocratie, régime dirigé par les possédants ? Faut-il se satisfaire de l’attitude du « chacun pour
soi » et se désintéresser de l’action collective ? Faut-il accepter l’accumulation du patrimoine entre les
mains des mêmes familles ?
L’objectif du Cercle Condorcet est tout autre : Se poser des questions sur notre histoire sociale, analyser
les diverses théories économiques sans se contenter de la « doxa » qui nous est imposée comme seule
possible dans le contexte actuel, aucune alternative ne semblant pouvoir remplacer la pensée dominante,
en un mot, ne pas se résigner et accueillir des conférenciers susceptibles d’ouvrir des débats traitant des
problèmes essentiels de notre société.
A ce titre, nous avons commémoré le 9 décembre la promulgation de la loi de 1905 entérinant la
séparation des Églises et de l’État, loi si nécessaire à notre cohésion sociale, Michel Miaille, professeur
émérite de droit à l’Université de Montpellier et administrateur de la Ligue de l’Enseignement, nous a
exposé « les repères de la laïcité dans l’école et hors de l’école ».
Des questions plus politiques ont été abordées par différents intervenants :
– Marcel Trillat, toujours fidèle au Cercle Condorcet, est venu présenter son dernier documentaire « Des
étrangers dans la ville ». Il y décrit le traitement inhumain infligé aux immigrés et tous les obstacles que
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ceux-ci rencontrent dans leur intégration : recherche, le plus souvent vaine, d’un peu de stabilité
professionnelle et familiale, ici, dans notre pays.
– Puis, Gérard Filoche, homme politique bien connu, développa avec son enthousiasme habituel, son
argumentaire à partir de son dernier livre « Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible ». Il affirme avec
force : « il y a de l’argent en France, 1 % des familles possèdent 25 % du patrimoine », c’est là, selon lui,
qu’il faut aller chercher les fonds pour financer les caisses de retraite.
– Bernard Friot, professeur émérite de sociologie à l’Université de Paris Ouest Nanterre et animateur de
l’association d’éducation populaire « Réseau Salariat » nous montra, quant à lui, que les retraités sont
« producteurs de valeurs économiques » et que, à ce titre, ils méritent, comme tous les travailleurs, un
« salaire à vie » en généralisant le statut de la fonction publique obtenu en 1946.
– Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, nous a fait l’honneur de venir à Roanne malgré ses nombreuses
obligations. Dans son exposé « Roman populaire et conflits sociaux », il explique que « le roman reste le
seul espace de liberté pour la création », indépendant de l’argent, à la différence du cinéma et de la
télévision, sans cesse à la recherche d’un producteur susceptible de financer les réalisations. Dans son
oeuvre, Gérard Mordillat s’est efforcé d’écrire « sur ce qui ne va pas » en France, il veut ainsi rendre sa
dignité à l’ouvrier souvent décrit dans les romans comme « inculte, illettré ».
– Un secteur en danger en France, c’est bien la médecine et le Docteur Lisa Otton, animatrice du Collectif
Santé du Roannais a évoqué avec nous « la crise de la Médecine Générale et les solutions possibles » à
envisager pour défendre ainsi l’accès aux soins pour tous en évitant que s’instaure un véritable désert
médical dans notre région.
– La soirée Aragon, comprenant deux parties, fut un grand succès : la première partie intitulée « Aragon,
l’homme mis en mots » consistait en un montage de textes de Louis Aragon et Jean Ristat réalisé par Jean
Knauf et son équipe (lectures accompagnées d’improvisations musicales au violoncelle et d’un montage
audiovisuel) ; il s’agissait d’une excellente introduction à la vie et à l’oeuvre d’Aragon présentées de façon
plus détaillée en deuxième partie par Pierre Juquin. Cet ancien militant du Parti Communiste a écrit une
biographie de Louis Argon en deux tomes intitulée « Aragon, un destin français ». Brillant orateur, Pierre
Juquin a évoqué devant un public conquis ses nombreuses rencontres avec l’écrivain. Pour lui, Aragon est
« le Victor Hugo du XXe siècle » ; il était doué d’une grande générosité mais il a fait preuve aussi d’une
certaine ambiguïté vis à vis du PCF ; Pierre Juquin le montre en citant ces paroles qu’Aragon lui
adressait : « Vois-tu mon petit, ce parti communiste (français) a tous les défauts que tu lui connais -et ceux
que tu ne connais pas- mais c’est le seul qui peut changer la vie ». Il aide à « liquider le désespoir » en
permettant de renouer avec idéal et moralité dans la vie politique.
– Yvon Quiniou, agrégé et docteur en philosophie, a développé le thème si actuel « Morale et politique ».
Le néocapitalisme a causé l’extension d’une forme d’immoralité parmi la classe possédante : si l’argent est
nécessaire pour l’échange, les plus riches se sont fixé un objectif d’accumulation. Les privilèges abolis par
la Révolution réapparaissent à travers les inégalités de revenus et la croissance ininterrompue des profits.
Le cynisme gagne le monde des affaires. Où est la société idéale décrite par Jean-Jacques Rousseau et la
promotion de « la volonté générale » dans « Du contrat social » ? Le seul moyen de redonner du sens à
la politique est de dépasser l’individualisme dominant en renouant avec la militance et les actions
collectives. C’est ainsi que nous atteindrons de nouveaux droits acquis pour tous dans le cadre d’une vraie
démocratie sociale. De cette façon, retrouverons-nous « l’ambition morale de la politique », titre du livre
d’Yvon Quiniou.
– Christian Langeois, syndicaliste retraité qui collabore au « Dictionnaire du mouvement ouvrier », nous
décrit dans son dernier livre « Les mineurs d’Auschwitz » les conséquences d’un immoralisme total ou
plutôt d’une éthique de la race supérieure génératrice de barbarie et de mort par la guerre et les camps
d’extermination. Pourtant, Christian nous montre aussi que, même dans ces lieux de concentration et de
souffrance atroce, les déportés restent capables de gestes de solidarité, d’actions de résistance et
d’échanges culturels. Ces malheureux ont besoin de retrouver les valeurs constituant la base de tout
humanisme en niant l’indignité qu’on leur fait subir.
Ce dernier constat prouve que les impératifs moraux issus de notre éducation résistent aux pires contextes
destructeurs ; ceci nous incite, pour conclure, à modérer notre pessimisme ; l’homme n’a sans doute pas
perdu le sens des valeurs universelles. Poursuivons donc nos actions d’éducation populaire, conservons
notre capacité de révolte et d’indignation et travaillons à la construction d’une société plus juste, de ce fait,
plus morale où les citoyens puissent devenir de véritables acteurs de leur avenir.

Assemblée Générale du 23 Mars 2015

RAPPORT MORAL

Qui sommes-nous ? Rappel

Fidèle à l’esprit des Cercles, le cercle Condorcet de Roanne est un lieu de débats où, indépendamment de tout parti ou mouvement organisé, sans souci de doctrine, on échange des idées, librement et sans sectarisme. Chacun ne représente que lui-même, quelle que puisse être son appartenance à une religion, à un mouvement philosophique, politique ou syndical, et vient là partager dans un esprit critique et constructif ses interrogations et ses propositions.
Echanger, confronter dans le respect de l’autre, dans un pluralisme affirmé, afin de permettre à chacun de mieux comprendre, de bien mesurer les enjeux de la Société ; mieux agir par une citoyenneté active, pour une transformation sociale vers plus de justice et plus de fraternité, telles sont les raisons d’être fondamentales du Cercle Condorcet de Roanne.

Réaffirmons la laïcité. (Déclaration du Président)
« Devant les événements tragiques et insupportables de ces derniers jours qui ont coûté la vie à 17 personnes, le Cercle Condorcet exprime sa profonde émotion et fait part de sa peine aux familles et aux proches des victimes.
Il veut redire sa volonté de promouvoir un véritable “humanisme laïque”, comportant la défense de toutes les libertés, dont la liberté d’expression ; soutenons sans relâche un journal qu’on a tenté de faire taire par la peur.
L’humanisme laïque, c’est aussi lutter contre les inégalités criantes (échec scolaire, ghettoïsation, chômage…); elles forment le terreau où germent l’obscurantisme et les dérives sectaires à l’origine de la désespérance, de la violence et de la barbarie.
L’humanisme laïque, c’est enfin la solidarité permettant de construire une véritable société fraternelle reconnaissant à chacun une égale dignité.
Pour conclure, citons Albert Camus qui disait ‘Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Alors, oui, disons les choses clairement, oui, nous soutenons la liberté de conscience contre tous les intégrismes qui voudraient l’annihiler ; oui, nous luttons contre toutes les injustices qui sont le cancer de notre société ; oui, nous affirmons, tout en acceptant les différences individuelles, l’universalité de la Loi commune qui s’applique de ce fait à tous : Oui nous sommes laïques, car nous entendons par laïcité un nouvel humanisme affirmant des valeurs susceptibles de créer et de développer le véritable « Vivre ensemble », malgré nos différences d’opinions et de croyances. »
Cette déclaration faite par le président lors de la conférence qui a suivi le drame de janvier et parue dans le blog, nous rappelle que le cercle Condorcet a l’habitude, au mois de décembre, de commémorer la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.

Aujourd’hui, le « Vivre ensemble » est de plus en plus remis en cause aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe. Ce sont des personnes agressées pour leur religion, pour la couleur de leur peau, des cimetières profanés, des lieux de culte vandalisés, de la violence gratuite dans les établissements scolaires…
La laïcité pour nous est la condition indispensable à l’exercice des valeurs de la République, « liberté égalité fraternité ». Le terme de laïcité est trop souvent dénaturé, bafoué, perverti. Comment un parti d’extrême droite qui refuse les valeurs d’égalité, de fraternité peut-il se déclarer en même temps le champion de la laïcité et utiliser cette notion comme moyen d’exclusion ?

Pour lever toute ambiguïté, voici quelques dates-repères sur des manifestations qui ont traité ou se sont rapportées à ce sujet au sein de nos assemblées ces dernières années.

Années 2004-2006
« Au sujet du rapport Stasi et du discours de J. Chirac » Exposé de Laurent Sue.

Décembre2008 :
En collaboration avec le Cercle Philosophique et culturel des Ecossais Roannais et la Ligue de l’Enseignement, 3 journées sur le thème de la « Laïcité » organisées ainsi :
*4, 5, 6 Décembre : exposition « histoire et actualité de la laïcité » accompagnée des commentaires de deux comédiens à base de saynètes historiques.
* 5 Décembre, conférence-débat animée par Henri Pena-Ruiz, philosophe et maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris . Le sujet « la laïcité plus que jamais ».

Décembre 2009 :
Semaine Jean Jaurès (150ème anniversaire) en collaboration avec le Cercle Philosophique des Ecossais Roannais.
1/ Exposition « Jaurès, un destin exceptionnel » prêtée par la Mairie de Toulouse.
2/ 11 décembre, conférence-débat sur le thème « Jean Jaurès, humanisme et laïcité » avec Guylain Chevrier, enseignant à l’Université de Paris, docteur en histoire.

Avril 2011
Eddy Khaldy auteur du livre « Main basse sur l’école », anime une conférence-débat en collaboration avec le cercle philosophique des Ecossais de Roanne «Ecole publique laïque, ses enjeux ».

Décembre 2011
Pierre Roy, président départemental de la Libre Pensée, co-auteur du livre « La lente mise à mort de l’Ecole Publique » traite de « La revanche du parti noir. La lente mise à mort de l’école publique »

Décembre 2012
En collaboration avec la L.D.H., section de Roanne et la Ligue de l’Enseignement de la Loire, à l’occasion de la commémoration de la loi de 1905 promulguant la séparation des Eglises et de l’Etat,
Jean Michel Ducomte , président national de la Ligue de l’Enseignement « Pourquoi un code de la laïcité ? ».

Décembre 2013 :
« Révolution tunisienne et influence des femmes sur la séparation du politique et du religieux », par Salima Ouertani, professeur à l’Université et Itidel Barboura, chargée de cours, doctorante, à Roanne,
Pourquoi ne pas envisager la question de la laïcité pour un pays qui vient de faire sa révolution ?

Décembre 2014:
« Laïcité, Ecole et Péri-scolaire », conférence-débat présentée par Michel Miaille, professeur émérite de droit et de sciences politiques de l’Université Montpellier 1.

Laissons conclure Pena-Ruiz : Pourquoi faut-il défendre la laïcité ?
« Les militants laïcs ne sont pas des communautaristes, ce sont des militants de l’universel.
Défendre la laïcité, c’est avant tout défendre les services publics, les intérêts qui sont communs à tous les hommes, l’idée d’un Etat universel.
La valeur de la laïcité est de réunir les hommes, ainsi qu’une valeur d’émancipation.
La laïcité nous apporte trois grands principes :
1/ La liberté de conscience.
2/ L’égalité de traitement de tous. Ceci est un principe de fraternité.
3/ L’universalité de la puissance publique.
Sous prétexte du droit à la différence, ne risque t-on pas de tomber dans l’indifférence du droit ?
Bien que toujours royaliste, Victor Hugo proclamait: « je veux l’Etat chez lui et l’Eglise chez elle ».
La solitude de la laïcité française n’est pas un argument de droit mais un argument de fait.
La laïcité fera le tour du monde. »

RAPPORT D’ACTIVITES
A L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE
DU 23 MARS 2015

Depuis notre dernière assemblée générale, notre activité a été particulièrement dense. Jugez-en vous-mêmes :

Avril
Jeudi 24 à 19 heures, conférence d’Olwen Kethel, Maison des sociétés, Place Centrale à Riorges, « Charlotte Delbo, le convoi du 24 janvier 1943, solidarité entre femmes ».

Mai :
Jeudi 15 à 19 heures, dans le cadre du centenaire de la mort de Jaurès, conférence de Claude Latta, professeur retraité d’Histoire-Géographie, « Jaurès, itinéraire d’un homme engagé » à l’I.U.T. de Roanne.

Juin :
Jeudi 12 à 20 heures 30 Dans le cadre du centenaire de la mort de Jaurès, spectacle de Pierrette Dupoyet, comédienne et auteur dramatique, « Jean Jaurès assassiné deux fois au théâtre de Roanne.

Octobre :
Jeudi 16, à 19 heures, projection du dernier documentaire de Marcel Trillat « Des étrangers dans la ville », salle P. Hénon à Mably, suivie d’un débat avec l’auteur.

Mercredi 24, à 19 heures, conférence de Gérard Mordillat « Roman populaire et conflits sociaux », Espace Conférences de l’Université à Roanne.

Novembre :
Mercredi 12, à 19 heures, conférence de Gérard Filoche, « Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible », Espace Congrès à Roanne.

Décembre :
Mardi 9, à 19 heures, Amphithéâtre de l’I.U.T. de Roanne, « Laïcité, dans et hors de l’Ecole, des repères pour comprendre », conférence-débat présentée par Michel Miaille, professeur émérite de droit et de sciences politiques de l’Université Montpellier 1, organisée en collaboration avec la Ligue de l’Enseignement

Janvier :
Jeudi 15, à 19 heures, conférence d’Yvon Quiniou sur le thème « Morale et politique », au lycée Carnot à Roanne.

Février :
Mercredi 4, à 19 heures, à Riorges, Maison des sociétés, conférence de Bernard Friot, « Pour un salaire à vie ».

Mars :
Jeudi 5, salle P. Hénon à Mably, soirée Aragon (entrée gratuite), en collaboration avec le service culturel de la ville,
– A 19 heures, représentation théâtrale « Aragon, l’homme mis en mots ».
Montage de textes de Louis Aragon et Jean Ristat avec des intermèdes de présentation de Jean Knauf. Lecture de poèmes (dits et chantés par Annie-Claude Sauton), projection de photos (proposées par Marie Berlioz) accompagnée par des improvisations musicales (Sabine Dubosc au violoncelle).
– A 20 heures, conférence de Pierre Juquin « Aragon, un destin français ».

Il est intéressant de rappeler que les conférences réunissent de 50 à 120 voire 130 personnes, le spectacle de Pierrette Dupoyet a, quant à lui, généré 272 entrées payantes.

DECISIONS ADOPTEES PAR L’ASSEMBLEE GENERALE

1 – COTISATIONS :

Cotisation individuelle : 20 €
Cotisation de couple : 30 €
Cotisation de soutien : à partir de 25 €.

2 – ELECTION CONSEIL D’ADMINISTRATION :

En cours d’année, André Patain et Noël Moulin l’ont quitté pour raisons personnelles. Deux nouveaux membres arrivent, Dominique Ney, cooptée par le conseil en cours d’année, et Daniel Fayet.
Dominique Ney et Daniel Fayet sont élus administrateurs à l’unanimité.

Pour rappel, les autres membres du conseil sont à ce jour : Josette Brunon, Diley Mézy, Jean-Pierre Chervin, Bernard Furnon, Paul Fournier, Bernard Lapendéry, Jo Lejon, Pierre Lescure.

Focus : Conférence 2 juin 2015 par Lisa OTTON

lisa OTTON (640x480)La prochaine conférence du Cercle Condorcet aura lieu le mardi 2 juin à l’IUT de Roanne à 19 heures.Elle aura pour thème  :  “la crise de la médecine générale,quelles solutions possibles ?”
Elle sera animée par Madame le Docteur Lisa Otton qui est arrivée comme interne dans le Roannais en 2006. Elle avait été Présidente du Syndicat local des internes de médecine générale à Lyon et siégeait au bureau national de ce même syndicat.A ce titre,elle a participé aux rencontres avec le Ministre de la Santé de l’époque,Mr Douste Blazy pour dénoncer la réforme de l’hôpital de 2007 et celles avec le Ministre des affaires sociales, Mr Xavier Bertrand contre la réforme du médecin traitant de 2005. Ces expériences ont permis d’acquérir une réflexion globale sur le système de santé.
Fin 2011,elle a créé avec plusieurs généralistes du Roannais l’Association de la Médecine Générale du Roannais afin d’alerter la population et les responsables de la Santé du risque de désert médical dans notre région,d’autant que Monsieur le Dr Otton avait rédigé sa thèse de
doctorat sur ce thème. Il y annonçait des difficultés graves à partir des années 2015 2016,prévisions qui,hélas,se réalisent.
Pour lutter contre ce manque criant de médecins, l’AMGR a favorisé la création de la Maison des Internes afin d’accueillir au mieux ces personnels de santé et les inciter à s’installer dans notre région.
En juillet 2014, un projet de Maison de Santé du Parc n’a pas pu se réaliser et a dû être abandonné après l’élection de la nouvelle municipalité.
Enfin,un” Collectif Santé”a été constitué récemment pour défendre l’accès aux soins pour tous,il s’agit pour ce collectif d’”alerter” sur la situation de la médecine de proximité, d’”informer” sur ce qui existe et de “proposer” des actions simples visant à investir dans les soins.
Il est urgent d’agir,la population comporte de plus en plus de personnes sans médecin traitant. Dans le Roannais de nombreuses familles ont des revenus faibles, 50% des foyers fiscaux ne sont pas imposables préciser où , les personnes âgées sont plus nombreuses que dans la Région RA. Les besoins en santé sont bien réels.
La Maison de Santé Pluriprofessionnelle est le lieu où coopère l’ensemble des professionnels de santé mais pour faciliter leur ouverture,il faudrait une implication de la puissance publique.

Le Dr Lisa Otton évoquera tous ces problèmes et répondra aux questions que se pose légitimement le public.