Archives de catégorie : Mémoires du Cercle

Focus : Conférence du 27 mai 2014

Claude LattaLe mardi 27 mai 2014 19 heures

IUT de Roanne,20 avenue de Paris :

Jean Jaurès (1859-1914), itinéraire d’un homme engagé

par Claude Latta

 

Cette conférence se propose de retracer l’itinéraire intellectuel et politique de Jean Jaurès : le jeune professeur de philosophie, devenu à 25 ans député républicain de centre gauche, évolue progressivement vers le socialisme. Dans cette évolution, la réflexion philosophique et sociale mais aussi les grèves de Carmaux et l’Affaire Dreyfus ont joué leur rôle. Jaurès acquiert rapidement une grande autorité : sa pensée qui allie réflexion et action, la générosité de son esprit, son rôle dans l’unité du parti socialiste en 1905, sa présence sur le terrain des grèves, son œuvre de journaliste, d’écrivain et d’historien, ses dons extraordinaires d’orateur, sa volonté de lutter pour la paix lui donnent un grand prestige mais suscitent aussi des haines féroces. Son assassinat (31 juillet 1914) résonne comme l’annonce même de la guerre qu’il avait tant voulu éviter.

 

Claude Latta, professeur d’histoire (h), docteur en histoire et spécialiste du mouvement républicain au XIXe siècle, a participé à l’ouvrage Jaurès et la Loire (2013)

 

Focus : Conférence du 24 avril 2014

CHARLOTTE DELBO

Jeudi 24 avril 2014 à 19 heures, Maison des sociétés, Place Centrale à Riorges,

CHARLOTTE DELBO : née le 10 août 1913 à Vigneux sur Seine et morte le ler mars 1985 à Paris, est une femme de lettres française et une résistante qui a vécu la déportation.
Le convoi du 24 janvier 1943, solidarité entre femmes
INTERVENANTS :
Exposé : Olwen KETHEL – membre du Cercle Condorcet de Roanne – lectures de textes écrits par Charlotte Delbo lus par Dominique Furnon.

Focus : Conférence du 2 avril 2014

UNE CONFÉRENCE EN DUO

SOPHIE JULLIOT et AGNES THOUVENOT

JULLIOTSophie JULLIOT

Maitre de conférence en droit privé Faculté de droit de Saint Etienne

Directrice de l’Institut du travail

 

L’objectif de cette intervention vise à aborder la question de l’égalité homme femme sous le prisme de l’égalité professionnelle au travers de l’évolution législative et jurisprudentielle sur la question.

 

Fourniture de données chiffrées provenant de différentes enquêtes notamment réalisées par l’INSEE.

Le principe d’égalité de traitement est un principe d’origine jurisprudentielle. De divers textes, la jurisprudence a tiré un principe d’égalité de traitement entre tous les salariés d’une même entreprise, pour autant que les salariés en cause soient placés dans une situation identique. Ce principe est apparu en matière salariale dans l’arrêt Ponsolle du 29 oct 1996 avec l’affirmation selon laquelle à travail égal salaire égal. Il s’est ensuite développé pour devenir un principe général d’égalité de traitement pour tous les avantages accordés par l’employeur.

Cette égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le travail implique le respect de plusieurs principes par l’employeur :

.   interdictions des discriminations en matière d’embauche,

.   – absence de différenciation en matière de rémunération et de déroulement de carrière,

.   – obligations vis-à-vis des représentants du personnel (élaboration d’un rapport écrit de situation comparée et négociation sur cette thématique et à défaut d’accord la mise en place d’un plan d’action),

– information des salariés et candidats à l’embauche et mise en place de mesures de prévention du harcèlement sexuel dans l’entreprise.

En juillet 2013, le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, le ministère des droits des femmes et Pôle emploi ont signé un accord cadre national. L’objet de l’accord cadre est de contribuer à renforcer la mixité des emplois de recrutement et d’insertion dans les territoires et faciliter le retour à l’emploi et contribuer à l’amélioration de la qualité des emploi des femmes en agissant sur les freins à l’emploi en lien avec les acteurs de l’insertion sur les territoires.

Il s’agit pour Pôle emploi de décliner ces objectifs dans ses actions et par la mobilisation des différents instruments de la politique de l’emploi. Pour contribuer à améliorer l’égalité femme-homme, Pôle emploi mobilise l’expertise des déléguées régionales et des chargé – ées- de mission départementaux -ales aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Sophie Julliot fera état des dispositions relatives à la loi sur l’égalité homme femme ( actuellement projet de loi mais peut être loi d’ici le mois d’avril) intéressant la dimension professionnelle.

agnes thouvenot

 

Agnès THOUVENOT

Journaliste à Alternatives Economiques

 

Ecarts de salaires, plafond de verre pour les postes à responsabilité,
sureprésentation des femmes dans le travail précaire.. Les explications sont
nombreuses pour éclairer les freins de l’égalité professionnelles entre les
hommes et les femmes. En se limitant à une approche économique et
statistique, nous ferons un état des lieux des enjeux.

Focus : conférence du 13 fevrier 2014

 

JP MARTELLI 2

ROGER MARTELLI : POUR EN FINIR AVEC LE TOTALITARISME

L’existence d’un « totalitarisme » fondant dans un même ensemble le fascisme italien,le nazisme allemand et le communisme soviétique est en France une idée reçue au point d’être enseignée. Le livre de Roger Martelli « Pour en finir avec le totalitarisme »est un indispensable contrepoint à l’histoire du 20 ème siècle telle qu’elle est enseignée aujourd’hui.

Sans ignorer les ressemblances entre le bloc germano-italien et l’exemple soviétique, Roger Martelli, par une enquête documentée interroge la genèse et les enjeux de ce concept contesté qui ne rend pas compte de la réalité de ce siècle brutal et occulte une question fondamentale   pourtant : la propension totalitaire qui a marqué le 20ème siècle n’est-elle pas la résultante tragique des carences originelles et de l’échec du libéralisme politique?

 

Focus : Conférence du 22 janvier 2014

 

 jean pierre dubois 2                                                      QU’EST-CE QU’UNE DÉMOCRATIE SOCIALE                                                    

Janvier : Mercredi 22 à 19 heures

Roanne, Lycée Carnot 

INTERVENANT :

Jean-Pierre DUBOIS : Président d’honneur de la L.D.H

La citoyenneté est liée à la démocratie à travers la notion d’égalité,égalité civile et politique pour tous sans exclusives.L’époque n’est pas si lointaine où les colonisés « indigènes »,où les femmes voyaient leur fonction de citoyen amputée.Référons-nous à Jean-Jacques Rousseau qui expliquait que la souveraineté appartient à la société et à tout le peuple,dans la » volonté générale ». Derrière cette notion un peu abstraite se trouve cette entité que la Ligue des Droits de l’Homme appelle « citoyenneté sociale ». De quoi s’agit-il ? Affirmer d’abord les droits fondamentaux pour tous,droit à l’éducation,droit au travail et aux secours publics:il s’agit aussi des relations sociales dans l’entreprise.La citoyenneté sociale est donc la chair de la démocratie, elle suppose une égalité réelle dans les rapports sociaux.
Ces questions sont au cœur des enjeux démocratiques.Si nous continuons à séparer le politique du social, à ne traiter l’égalité et la citoyenneté que comme des abstractions desséchées, à réduire le politique au choix du « monarque élu » tous les cinq ans et aux querelles des ambitions personnelles,alors le rejet du « système » continuera à nourrir l’abstention et aussi les votes pour ceux qui exploitent les haines et la fragmentation sociale.
Penser en même temps démocratie politique et démocratie sociale,cela consiste à prendre au sérieux la démocratie c’est à dire ne pas réduire le politique à un jeu entre quelques centaines de « professionnels » mais à le mettre entre les mains des dizaines de millions de citoyens qui sont sensés constituer le Peuple souverain.

 

Focus : Conférence du 12 décembre 2013

OUERTANI SalimaLa Tunisie vit aujourd’hui un tournant sans précédant de son histoire. La rive orientale de la méditerranée toute entière vit au rythme de ce printemps arabe. Des changements majeurs, dans les fondements même de ces sociétés, sont en train de s’opérer et l’histoire s’écrit sous nos yeux aux rythmes des négociations incessantes entre le gouvernement provisoire, les syndicats, les organismes de défense des droits humains et la société civile.

Les femmes tunisiennes, libérées 57 ans plus tôt par un Code exceptionnel du Statut Personnel, envié par de nombreux pays, se sont immédiatement impliquées dans ce processus de démocratisation de leur société. Elles font partie intégrante des mouvements refondateurs et réformateurs du pays mais pas seulement…

Elles sont devenues le pilier de cette révolution puisqu’elles n’ont cessé d’investir les rues, les plateaux TV, les conférences débats, les meeting, les rassemblements en tout genre, jamais la femme tunisienne de tout âge et de tout niveau socio professionnel confondus, ne s’était autant mobilisée, et pour cause ….il s’agit pour elle, de préserver leurs acquis et de protéger les futures générations d’hommes et de femmes.

Inquiétées par la montée en puissance de l’islam politique en Tunisie, les femmes ont immédiatement compris qu’il fallait riposter et ont réussi par un coup de force, à faire que le Code du Statut Personnel soit érigé en loi fondamentale …car la volonté de le modifier, fut l’une des premières préoccupations des islamistes au pouvoir, alors coupés dans leur élan ….

« Enseignante libérale de langue et civilisation arabe, spécialisée et très portée sur les questions liées à l’islam politique, OUERTANI Salima est une Citoyenne binationale très active d’un côté comme de l’autre de la rive de la Méditerranée, engagée politiquement et partisane de la démocratisation et de la laïcisation des sociétés arabes…. »

Dans le même sillage, les femmes se sont emparées de la question de la laïcité considérée, par certains, comme étant contraire aux fondements de l’islam et importée de l’occident. Une problématique inenvisageable sous ben Ali et pourtant, elle a divisé la société en deux.

Avec l’arrivée des Salafistes persécutés sous Ben ali, il est devenu de mauvais goût voire dangereux d’afficher sa laïcité. Le pays s’est ainsi divisé en deux, les laïques sont alors considérés comme des athées, des hérétiques, des apostats de l’islam tant dis que les opposants à la à laïcité, comme étant des bons musulmans.

Cette dualité, invivable au quotidien, quand on sait qu’au sein d’une seule et même famille, deux frères s’accusent l’un l’autre de blasphème, de mécréance et de fondamentalisme….Ce sont les mères, les grands mères, les épouses, aussi conservatrices soient elles, qui ont mis le holà.

Plus de mélange entre la religion et la politique, on érige la religion au rang de sacrée et on laisse la politique aux simples mortels que sont les humains…. Telle a été la devise des femmes dans la rue.

Un pari audacieux mais fragile et difficile car les islamistes au pouvoir jouent les cartes des salafistes, en fermant les yeux notamment sur des actes barbares et intolérants commis pendant leur gouvernance. Et ce, dans une volonté de semer le désordre, la discorde, la peur et l’effroi dans la société pour décourager les plus courageu(se)s et pour asseoir leur légitimité par l’intimidation et la soumission par la crainte.

La question de la sécularisation en Tunisie n’est plus à l’ordre du jour aujourd’hui dans les négociations tant il y a d’autres priorités ( la sécurité, l’économie …). Mais les femmes qui investissent le terrain sont celles qui continuent à semer ce concept universel qu’est la laïcité en imposant une volonté de sécularisation de la société petit à petit afin que cela devienne un réflexe pour les futurs générations qu’elles éduquent…

Par ailleurs, il existe aussi un certain nombre de femmes islamistes qui prônent aussi l’islamisation de la société et le rejet de la laïcité , mais il semblerait qu’elles se rallieraient peu à peu à la cause des femmes démocrates qui ont démontré leur efficacité sur le terrain…

Un travail difficile et semé d’embuche, mais la femme tunisienne fidèle à sa réputation, compte bien continuer à porter le pantalon…

OUERTANI Salima

Focus : Conférence du 8 Octobre 2013

CAMUS ET L’ALGERIE par GUY BASSET

Mardi 8 octobre à 19 heures

Espace de la Tour à Mably

Albert Camus est né en Algérie en 1913 et il y est toujours resté fidèle.
Contraint de quitter l’Algérie, en 1942, il y revint fréquemment et suivi avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation en Algérie, disant même qu’il avait « mal à l’Algérie »..
Un de ses derniers ouvrages, Actuelles III, réunit les principaux articles qu’il écrivit dans les journaux, d’Alger Républicain en 1939 à L’Express en 1956 en passant par Combat au lendemain de la Libération.
Par ailleurs toute son œuvre littéraire est nourrie de l’Algérie : de ses premiers essais parus à Alger au roman inachevé, Le Premier Homme, qu’il avait dans sa sacoche le jour de sa disparition.