ASSEMBLEE GENERALE DU 21 MARS 2016
RAPPORT MORAL
RAPPORT D’ACTIVITES
I – RAPPORT MORAL
C’est avec bonheur que depuis quelques mois nous notons une recrudescence de nos adhésions. Le choix éclectique de nos intervenants, la qualité de leurs interventions, et un intérêt renouvelé pour nos conférences laisse augurer des lendemains extrêmement prometteurs.
Alors que certaines dispositions laissent craindre d’un avenir sécuritaire cadenassant nos libertés, ce que beaucoup d’entre nous accepte avec un sourire béat mais sans beaucoup de réflexion, craignant que dans quelques mois, certains écrits soient considérés comme révolutionnaires ou à tout le moins transgressant le politiquement correct ou considéré comme tel, ce qui vous l’avouerez je pense est l’une des raisons d’exister du Cercle Condorcet, je vous invite à partager un éloge à l’une des valeurs fondamentales de notre démocratie : la liberté.
Il m’a semblé nécessaire, tout d’abord, de faire un petit tour d’horizon :
Pourquoi autant de bruit autour du mariage gay ? Pourquoi faudrait-il que l’amour se suffise d’une seule équation ? Pourquoi deux papas et deux mamans ne pourraient il pas élever dignement leurs enfants ? Pourquoi l’Eglise le condamne-t-elle alors qu’elle était encore, il y a quelques mois, si tolérante avec ses pairs bourreaux de victimes innocentes ?
Pourquoi enchaine t on notre liberté d’aimer ?
Pourquoi y a-t-il du cheval dans mes lasagnes au bœuf ? Pourquoi le nuage radioactif a-t-il respecté nos frontières ? Pourquoi les champignons ont il subit des mutations ? Pourquoi fumer du cannabis est-il dangereux ? Pourquoi Monsieur tout le monde se bat il contre les lobbying ? Pourquoi ai-je un AVC en prenant la pilule ?
Pourquoi bâillonne t on notre liberté d’informations ?
Pourquoi ai-je besoin d’un passeport pour me rendre à Toronto, Calcutta ou Cuba ? Pourquoi élève-t-on des murs de bétons, des murailles de pierres ou des rideaux de fer qui s’éparent les hommes et les états ? Pourquoi n’ai-je plus de car pour aller à la foire ?
Pourquoi réduit on notre liberté de circulation ?
Pourquoi la pollution couvre-t-elle nos villes ? Pourquoi mon mais est-il devenu transgénique ? Pourquoi les particules me provoquent elles des crises d’asthme ? Pourquoi les oiseaux s’engluent ils sur les plages ?
Pourquoi empoisonne t on notre liberté de respirer ?
Pourquoi n’ai-je plus de boulot ? Pourquoi existe-t-il des paradis fiscaux ? Pourquoi tout le monde ne paie-t-il pas ses impôts ? Pourquoi dois-je me suffire de 300 € par mois ? Pourquoi ma banque me ponctionne-t-elle tant d’agios ? Pourquoi je ne peux plus me payer un manteau ?
¨Pourquoi enterre t on notre liberté d’exister ?
Pourquoi tant d’entre nous ne trouvent ils plus le chemin des urnes ? Pourquoi notre démocratie dite représentative n’est-elle pas une véritable démocratie ? Pourquoi n’apprend on pas à chaque citoyen l’art de la politique et de gouverner ? Pourquoi les spécialistes sont-ils au service des politiciens et non au service du plus grand nombre comme dans l’Antiquité ?
Pourquoi empêche-t-on à notre liberté de rêver ?
Il nous faut retrouver peu à peu la curiosité de notre enfance, combler avec fébrilité nos lacunes, héritage de notre passivité, si nous voulons que nos libertés perdurent, si nous voulons humer ce délicat parfum de notre liberté enfin révélée.
Quant à moi, j’admire son soleil radieux sur les visages amis, ses reflets de diamant dans les yeux des enfants et porte mon regard sur ses mouvements désordonnés porteur d’espoir à une société enchainée.
Je regarde avec stupeur les mille et un morceaux d’une fausse étoile de cristal, déchirant de leur lueur blafarde les corps mutilés, fausse étoile de cristal se régénérant sans cesse au souffle de la haine, étouffant les battements du cœur de ma liberté assassinée.
J’entends avec horreur les cris de peur de ma liberté piétinée sur la place TIEN EN MEN, agonisante le long des quais de Seine, hurlant sa douleur sous les bruits de bottes et le fracas des armes des rives du Jourdain aux confins de l’Oural, aux confins des déserts,
Je vomis ma liberté usurpée, carotte aux oranges amères que l’on jette en pâture aux hommes démunis, phare désaffecté qui conduit à leurs pertes mille et mille bateaux, fidèle chien de garde d’une société de consommation inhumaine étouffant les cris de désespoir de l’ouvrier licencié, rouant de coups de poing l’enfant révolté, méprisant les coups de gueule du citoyen écœuré, oubliant dans un silence assourdissant le dernier souffle, dans les matins glacés des hommes désespérés. Liberté défigurée, tu sacrifies notre humanité. .
Je déchire avec bonheur ses prisons de tissus dont on pare le corps de mes sœurs, je brûle avec ardeur ses prisons de papiers aux barreaux tricolores qui emprisonnent mes frères pour protéger mes terres, pour engrosser mon égoïsme, nourrir mon intolérance, absoudre ma violence.
Je plante dans ma terre nourricière les idoles élevées par des hommes dépourvus de foi, invoquant Jésus, Jéhovah ou Allah et les arrose de ma liberté aux couleurs d’arc en ciel, une ou multiple, complémentaire pour être parfaite, pour voir enfin éclore la fleur pure et sans tache de la laïcité.
Je caresse avec mille précautions le front du malade enchainé dans son lit que nulle potion ne viendra délivrer, je pleure de ne pouvoir le soulager.. Je hurle mon indignation de ne pouvoir aider le cancéreux dont les jours sont comptés faute de subvenir financièrement aux traitements nécessaires mais réservés aux bourses bien garnies. Je crie mon impuissance devant les corps meurtris cloués dans un fauteuil qui n’ont pour liberté que celle de rêver
Je chéris tendrement ses mythes et ses légendes qu’ils s’appellent Montesquieu, Rousseau, Jaurès Mandela, Luther King, ou Aubrac. Je romps avec ardeur les chaines de mon ignorance afin de semer ses graines dans toutes les basses fosses ou périssent les hommes privés de sa substance.
Je construis mille et une utopie pour lui permettre d’exister, j’élève des remparts pour mieux la protéger, je sacrifie mon corps et mon être tout entier afin que ses musiques bercent l’humanité.
Je goutte enfin sa saveur douce-amère dans la quiétude de mes jours gris.
Comme l’a rappelé notre ami JP CHERVIN à la dernière assemblée générale
LE CERCLE CONDORCET est un lieu de débats où, indépendamment de tout parti ou mouvement organisé, sans souci de doctrine, l’on échange des idées, librement et sans sectarisme. Chacun ne représente que lui-même, quelle que puisse être son appartenance à une religion, à un mouvement philosophique, politique ou syndical, et vient là partager dans un esprit critique et constructif ses interrogations et ses propositions.
Echanger, confronter dans le respect de l’autre, dans un pluralisme affirmé, afin de permettre à chacun de mieux comprendre, de bien mesurer les enjeux de la Société ; mieux agir par une citoyenneté active, pour une transformation sociale vers plus de justice et plus de fraternité.
Faisons en sorte que cet espace de Liberté soit encore présent demain.
Au cours de l’Assemblée générale, une remarque est faite concernant le mariage pour tous. Le discours fait apparaître la seule contestation des institutions catholiques. Une modification est apportée : « Le mariage pour tous est contesté par toutes les institutions religieuses monothéistes ».
Après modification ci-dessus, le rapport moral a été adopté à l’unanimité.
Josette BRUNON
II – RAPPORT D’ACTIVITES
En mars, Jeudi 5, salle P. Hénon à Mably, soirée Aragon (entrée gratuite), en collaboration avec le service culturel de la ville, A 19 heures, représentation théâtrale « Aragon, l’homme mis en mots ». Montage de textes de Louis Aragon et Jean Ristat avec des intermèdes de présentation de Jean Knauf. Lecture de poèmes (dits et chantés par Annie-Claude Sauton), projection de photos (proposées par Marie Berlioz) accompagnée par des improvisations musicales (Sabine Dubosc au violoncelle). A 20 heures, conférence de Pierre Juquin « Aragon, un destin français ».
En avril, Mercredi 8, à 19 heures, Christian Langeois, « Les mineurs d’Auschwitz », à l’Amicale Laïque de l’Arsenal.
En juin, Mardi 2, a 19 heures, Amphithéâtre de l’IUT, conférence de Lisa Otton, « Crise de la médecine générale : quelles solutions possibles ? »
La conférence de Patrick Pelloux programmée le vendredi 5, à 15 heures, Amphithéâtre de l’IUT, « L’hôpital public, quel avenir ? » a été annulée.
En octobre, mardi 6, à 19 heures, en collaboration avec ATTAC, D. Plihon, économiste, « Le livre noir des banques » Espace Congrès. « Le livre noir des banques » est un livre collectif rédigé par une équipe d’Attac et de Basta (coordinateurs, Dominique Plihon et Agnès Rousseau).
Jeudi 8, à 19 heures, en collaboration avec la ville de Mably, « L’Equateur et son évolution politique ». Projection du film de Pierre Carles (en sa présence), « Opération Corréa ». Salle Pierre Hénon (initialement prévue en septembre).
En décembre, dans le cadre de la promulgation de la loi de 1905, en collaboration avec la L.D.H.,
Mercredi 9, à 19 heures, Amphithéâtre de l’I.U.T. de Roanne, Jean-Paul Scot, Professeur d’Histoire en classes préparatoires, « Problèmes de la laïcité aujourd’hui » à partir de son livre « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ».
En janvier, jeudi 21, à 19 heures, Maison des sociétés à Riorges, « Histoire du livre jusqu’avant la révolution » par Dominique de Préville, Village du livre Ambierle.
En février, jeudi 4, à 19 heures, au Lycée Carnot, « L’autisme, nouvelles approches des troubles du comportement » par Jérôme Parizot.
En mars, Mercredi 9, avec ATTAC, film et débat à l’Espace-Renoir, « Merci patron ».
De plus, notre président a présenté à Lyon une conférence intitulée « Laïcité plus que jamais », à la demande d’une association, le G.R.E.F.
La diversité des thèmes et la qualité des intervenants sont appréciées.
Rapport voté à l’unanimité.