Focus : Conférence du 22 janvier 2014

 

 jean pierre dubois 2                                                      QU’EST-CE QU’UNE DÉMOCRATIE SOCIALE                                                    

Janvier : Mercredi 22 à 19 heures

Roanne, Lycée Carnot 

INTERVENANT :

Jean-Pierre DUBOIS : Président d’honneur de la L.D.H

La citoyenneté est liée à la démocratie à travers la notion d’égalité,égalité civile et politique pour tous sans exclusives.L’époque n’est pas si lointaine où les colonisés « indigènes »,où les femmes voyaient leur fonction de citoyen amputée.Référons-nous à Jean-Jacques Rousseau qui expliquait que la souveraineté appartient à la société et à tout le peuple,dans la » volonté générale ». Derrière cette notion un peu abstraite se trouve cette entité que la Ligue des Droits de l’Homme appelle « citoyenneté sociale ». De quoi s’agit-il ? Affirmer d’abord les droits fondamentaux pour tous,droit à l’éducation,droit au travail et aux secours publics:il s’agit aussi des relations sociales dans l’entreprise.La citoyenneté sociale est donc la chair de la démocratie, elle suppose une égalité réelle dans les rapports sociaux.
Ces questions sont au cœur des enjeux démocratiques.Si nous continuons à séparer le politique du social, à ne traiter l’égalité et la citoyenneté que comme des abstractions desséchées, à réduire le politique au choix du « monarque élu » tous les cinq ans et aux querelles des ambitions personnelles,alors le rejet du « système » continuera à nourrir l’abstention et aussi les votes pour ceux qui exploitent les haines et la fragmentation sociale.
Penser en même temps démocratie politique et démocratie sociale,cela consiste à prendre au sérieux la démocratie c’est à dire ne pas réduire le politique à un jeu entre quelques centaines de « professionnels » mais à le mettre entre les mains des dizaines de millions de citoyens qui sont sensés constituer le Peuple souverain.

 

Focus : Conférence du 12 décembre 2013

OUERTANI SalimaLa Tunisie vit aujourd’hui un tournant sans précédant de son histoire. La rive orientale de la méditerranée toute entière vit au rythme de ce printemps arabe. Des changements majeurs, dans les fondements même de ces sociétés, sont en train de s’opérer et l’histoire s’écrit sous nos yeux aux rythmes des négociations incessantes entre le gouvernement provisoire, les syndicats, les organismes de défense des droits humains et la société civile.

Les femmes tunisiennes, libérées 57 ans plus tôt par un Code exceptionnel du Statut Personnel, envié par de nombreux pays, se sont immédiatement impliquées dans ce processus de démocratisation de leur société. Elles font partie intégrante des mouvements refondateurs et réformateurs du pays mais pas seulement…

Elles sont devenues le pilier de cette révolution puisqu’elles n’ont cessé d’investir les rues, les plateaux TV, les conférences débats, les meeting, les rassemblements en tout genre, jamais la femme tunisienne de tout âge et de tout niveau socio professionnel confondus, ne s’était autant mobilisée, et pour cause ….il s’agit pour elle, de préserver leurs acquis et de protéger les futures générations d’hommes et de femmes.

Inquiétées par la montée en puissance de l’islam politique en Tunisie, les femmes ont immédiatement compris qu’il fallait riposter et ont réussi par un coup de force, à faire que le Code du Statut Personnel soit érigé en loi fondamentale …car la volonté de le modifier, fut l’une des premières préoccupations des islamistes au pouvoir, alors coupés dans leur élan ….

« Enseignante libérale de langue et civilisation arabe, spécialisée et très portée sur les questions liées à l’islam politique, OUERTANI Salima est une Citoyenne binationale très active d’un côté comme de l’autre de la rive de la Méditerranée, engagée politiquement et partisane de la démocratisation et de la laïcisation des sociétés arabes…. »

Dans le même sillage, les femmes se sont emparées de la question de la laïcité considérée, par certains, comme étant contraire aux fondements de l’islam et importée de l’occident. Une problématique inenvisageable sous ben Ali et pourtant, elle a divisé la société en deux.

Avec l’arrivée des Salafistes persécutés sous Ben ali, il est devenu de mauvais goût voire dangereux d’afficher sa laïcité. Le pays s’est ainsi divisé en deux, les laïques sont alors considérés comme des athées, des hérétiques, des apostats de l’islam tant dis que les opposants à la à laïcité, comme étant des bons musulmans.

Cette dualité, invivable au quotidien, quand on sait qu’au sein d’une seule et même famille, deux frères s’accusent l’un l’autre de blasphème, de mécréance et de fondamentalisme….Ce sont les mères, les grands mères, les épouses, aussi conservatrices soient elles, qui ont mis le holà.

Plus de mélange entre la religion et la politique, on érige la religion au rang de sacrée et on laisse la politique aux simples mortels que sont les humains…. Telle a été la devise des femmes dans la rue.

Un pari audacieux mais fragile et difficile car les islamistes au pouvoir jouent les cartes des salafistes, en fermant les yeux notamment sur des actes barbares et intolérants commis pendant leur gouvernance. Et ce, dans une volonté de semer le désordre, la discorde, la peur et l’effroi dans la société pour décourager les plus courageu(se)s et pour asseoir leur légitimité par l’intimidation et la soumission par la crainte.

La question de la sécularisation en Tunisie n’est plus à l’ordre du jour aujourd’hui dans les négociations tant il y a d’autres priorités ( la sécurité, l’économie …). Mais les femmes qui investissent le terrain sont celles qui continuent à semer ce concept universel qu’est la laïcité en imposant une volonté de sécularisation de la société petit à petit afin que cela devienne un réflexe pour les futurs générations qu’elles éduquent…

Par ailleurs, il existe aussi un certain nombre de femmes islamistes qui prônent aussi l’islamisation de la société et le rejet de la laïcité , mais il semblerait qu’elles se rallieraient peu à peu à la cause des femmes démocrates qui ont démontré leur efficacité sur le terrain…

Un travail difficile et semé d’embuche, mais la femme tunisienne fidèle à sa réputation, compte bien continuer à porter le pantalon…

OUERTANI Salima

EXPOSITION : JAURES UN HOMME DE PAIX

COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE L’ASSASSINAT DE JEAN JAURES

À l’occasion du 100e anniversaire de la mort de Jean Jaurès, la Ligue de l’enseignement de la Loire a souhaité rendre hommage à ce grand homme de la vie politique française mort assassiné en 1914 à travers une exposition.

Celle-ci se tiendra :

Dans le hall central du Lycée Carnot de Roanne,

                           du 10 au 28 février 2013.

Intitulée « Jaurès, Homme de Paix », elle entend évoquer un moment marquant de notre histoire à travers le parcours exceptionnel d’un homme politique hors du commun.

L’objectif de l’exposition est de rendre accessible à tous l’œuvre de Jaurès, en l’inscrivant dans le contexte foisonnant de son époque.

Par-delà l’hommage qui sera rendu à son parcours, cette exposition a donc vocation à rappeler les valeurs fortes incarnées par Jean Jaurès afin de mesurer l’héritage qu’il nous a légué.

En effet ses engagements en tant que député du Tarn, ses prises de position en faveur du capitaine Dreyfus, son rôle au sein de la gauche française, tout comme son combat contre la guerre seront retracés dans les 18 panneaux de cette exposition.

 

 

Rue Condorcet - Roanne

EDITORIAL par Bernard FURNON, président.

 

Janvier 1989, date de création officielle du Cercle Condorcet de Roanne, bientôt 25 ans d’existence et une augmentation régulière du nombre d’adhérents. Aujourd’hui, nous sommes 80, sans compter tous ceux qui participent de temps à autre à une de nos conférences.

Pourtant, nous aimerions réunir un public encore plus nombreux, certaines rencontres n’obtenant pas le succès espéré. Le programme de cette saison prévoit la commémoration du Centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès, trois manifestations sont prévues en collaboration avec la Ligue de l’Enseignement et le Secteur Géographique des Associations Laïques du Roannais (SGALR) :

1 – Une exposition intitulée « Jaurès, un homme de paix » ouverte à tout public dans le hall du Lycée Carnot de Roanne du 10 au 28 février 2014,

2 – Une conférence de Claude LATTA, professeur d’Histoire honoraire le jeudi 15 mai 2014 à 19 heures, à l’IUT de Roanne, sur le sujet : « Jean Jaurès, itinéraire d’un homme engagé »,

3 – Une représentation théâtrale le jeudi 12 juin 2014 à 20 h 30, au Théâtre de Roanne, la comédienne Pierrette DUPOYET, présentant son spectacle « Jaurès assassiné deux fois » (Entrée 10 €)

Nous sommes persuadés qu’un auditoire fourni viendra rendre hommage à ce grand homme qu’était JAURES qui perdit la vie pour avoir défendu la paix. Gageons donc que le public roannais répondra présent à ces trois rendez vous que lui propose le Cercle CONDORCET avec en point d’orgue la prestation de Pierrette DUPOYET qui a obtenu un grand succès au dernier Festival d’Avignon.

 

 

Guy Basset, vice-président de la société des « Etudes Camusiennes »

GUY BASSET

Après des études universitaires de philosophie, Guy Basset s’est orienté vers le monde industriel où il a exercé des responsabilités dans la fonction Ressources Humaines. Il est revenu ensuite à l’enseignement (philosophie, ressources humaines) et a établi plusieurs bibliographies de philosophes contemporains.

Il a surtout publié de nombreux articles autour de l’œuvre d’Albert Camus et la vie intellectuelle à Alger entre 1880 et 1930 en France et à l’étranger (Espagne, Algérie…).
Il a collaboré au Dictionnaire Albert Camus (Jeanyves Guérin éd.) et au volume L’Algérie et la France (Jeannine Verdès-Leroux éd) publiés dans la collection Bouquins.

Focus : Conférence du 8 Octobre 2013

CAMUS ET L’ALGERIE par GUY BASSET

Mardi 8 octobre à 19 heures

Espace de la Tour à Mably

Albert Camus est né en Algérie en 1913 et il y est toujours resté fidèle.
Contraint de quitter l’Algérie, en 1942, il y revint fréquemment et suivi avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation en Algérie, disant même qu’il avait « mal à l’Algérie »..
Un de ses derniers ouvrages, Actuelles III, réunit les principaux articles qu’il écrivit dans les journaux, d’Alger Républicain en 1939 à L’Express en 1956 en passant par Combat au lendemain de la Libération.
Par ailleurs toute son œuvre littéraire est nourrie de l’Algérie : de ses premiers essais parus à Alger au roman inachevé, Le Premier Homme, qu’il avait dans sa sacoche le jour de sa disparition.

Hommage à Pierre RANNAUD

Pierre RANNAUDrecadré

Cette année 2013 est marquée par la disparition de celui qui fut le premier président du Cercle Condorcet de Roanne, Pierre RANNAUD.

Nous étions alors en novembre 1988, une dizaine de militants laïques du Roannais se fixaient pour objectif la création d’une association locale, dite Cercle Condorcet qui, selon les directives de la Ligue de l’enseignement, devait être un lien favorisant l’échange et le débat d’idées. Pierre excellait dans ce domaine et la fonction de Président lui fut tout naturellement proposée. Il accepta sans se faire prier et anima notre Cercle jusqu’en 1997. Quand il a pris la décision de laisser la place de responsable, il a poursuivi sa participation aux réunions de réflexion jusqu’à ce que, l’âge venu, il ne puisse plus se déplacer. Alors, chaque année en envoyant sa cotisation d’adhérent, il nous faisait part de ses remarques, toujours élogieuses sur le fonctionnement du Cercle Condorcet avec la facilité d’expression qui était la sienne.

Il faisait preuve d’une grande générosité et affirmait sa foi en l’homme et son espérance en un avenir meilleur. Dans une de ces dernières lettres, il nous écrivait : « En France et tout autour de nous, sur la planète, hommes et femmes apprennent à devenir citoyens. Il faudra du temps, ici et là, mais les petits pas qui sont faits permettent d’entrevoir un avenir plus responsable pour chacun ».

Il aimait à citer Condorcet qui était un des philosophes qu’il admirait le plus. En souvenir de Pierre, en nous aidant du livre « Condorcet, un intellectuel en politique » d’Elisabeth et Robert BADINTER, rappelons donc les idées principales de ce grand révolutionnaire. Condorcet présente son « Rapport sur l’Instruction Publique » en avril 1792 devant l’Assemblée Législative. Il est nécessaire selon lui que la révolution libère les hommes de l’ignorance et de la superstition grâce à l’enseignement. Il évoque même déjà ce que nous appelons aujourd’hui la formation tout au long de la vie : « Nous avons observé que l’instruction ne devait pas abandonner les individus au sortir de l’école, qu’elle devait embrasser tous les âges, qu’il y en avait aucun où il ne fût possible d’apprendre ». Il défend une instruction égale pour les femmes et pour les hommes, pour les pauvres et les riches, qu’elle soit libératrice pour tous. « Nous avons pensé que notre premier soin devait être de rendre d’un côté l’instruction aussi égale, aussi universelle, de l’autre, aussi complète que les circonstances pouvaient le permettre ». Il demande aussi la gratuité avec des bourses pour les plus défavorisés. Il dessine déjà les structures qui seront celles mises en place par la suite : école primaire de 6 à 10ans, école secondaire de 10 à 13ans, instituts (lycées actuels) et lycées (universités). Enfin, l’instruction publique sera indépendante de tout pouvoir politique et de toute idéologie religieuse. C’est la recherche de la vérité conduite par les principes de la raison qui sera son objectif fondamental. Sans utiliser encore le mot, est affirmée ainsi la définition même de la laïcité de l’Ecole. Et Condorcet d’affirmer « Tant qu’il y aura des hommes qui n’obéiront pas à leur raison seule, le genre humain restera partagé en deux classes : celle des hommes qui raisonnent et celle des hommes qui croient, celle des maîtres et celle des esclaves ». Cette proclamation annonce son « Esquisse d’un tableau historique des Progrès de l’Esprit humain » de 1793 où il déclare : « Il arrivera ce moment où le soleil n’éclairera plus que des hommes libres », dans un monde où auront diminué les inégalité grâce à la dissolution des grandes fortunes et l’instauration d’assurance mutuelle pour les malades et les vieillards. Les progrès de l’égalité s’accompagneront de ceux du bien-être : le progrès de la médecine, de l’hygiène et le recul de la misère allongeront l’espérance de vie. Grâce à la science, l’homme progressera de façon continue tant sur le plan physique que moral. Condorcet demande même la suppression de la peine de mort « un des moyens les plus efficaces de perfectionner l’espèce humaine, en détruisant ce penchant à la férocité qui l’a trop longtemps déshonorée… Des peines qui permettent la correction et le repentir sont les seules qui puissent convenir à l’espèce humaine régénérée » (citation tirée de « Opinion sur le jugement de Louis XVI »).

Le qualificatif de visionnaire est souvent associé à la personne de Condorcet. Par ses idées prémonitoires, il a su tracer l’évolution de la plupart des conquêtes sociales acquises dans notre société moderne qu’il faut savoir préserver contre toutes les atteintes dont elles sont l’objet aujourd’hui. Combien il est aisé de comprendre pourquoi Pierre RANNAUD aimait faire fréquemment référence à l’œuvre de Condorcet. Récemment encore, il nous écrivait au sujet de la révolution tunisienne, qu’elle avait essentiellement pour but d’ « obtenir enfin la possibilité de vivre selon les principes de Condorcet et des Lumières de nos Encyclopédistes ».

Ainsi, comme le voulait Pierre, poursuivons modestement ce qui a été commencé en 1988 et, selon ses propres termes, instaurons « un lieu convivial où l’on pense, où l’on échange, où l’on s’affronte en abordant des problèmes de notre temps avec des intervenants de qualité, sans prétention mais avec lucidité ».

En paraphrasant Albert CAMUS, tentons par petits pas de faire de ce monde « un royaume » en y chassant la haine et la barbarie : oui à la pensée de midi, à la lumière, non à la pensée de minuit, à l’obscurantisme.

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NB : Pierre RANNAUD, éducateur, devint instituteur en Tunisie puis conseiller pédagogique à l’Ecole Normale de Tunis, professeur au Maroc, il termina sa carrière comme PEGC dans un collège à Charly près de Château Thierry

 

Humanisme et société en milieu carcéral.

lal0008Mise en place d’une activité Information-Discussion avec les détenus du centre de détention de Roanne

Cette activité, à l’initiative de Bernard. Furnon, regroupe trois associations :

– Cercle Condorcet

– Ligue de l’enseignement

– Ligue des Droits de l’Homme

ainsi que des personnes à titre individuel.

Il s’agit d’une démarche dont l’objet s’apparente à « humanisme et société » et qui s’appuie sur l’enseignement en milieu carcéral.
Les séquences ont lieu le mercredi, une fois par mois, et s’adressent aux détenus hommes et femmes volontaires.

La première intervention a traité du monde ouvrier et du développement des structures syndicales : il s’agit d’un exposé d’un quart d’heure suivi d’un échange-discussion d’une heure environ.

Le premier constat est très satisfaisant mais il faut rester prudent et « diplomate ».

Quelques thèmes retenus : sport et réintégration, les débuts de l’imprimerie, les grandes utopies, apprendre avec ou sans l’école…