Assemblee générale du 17 mars 2014

Rapport moral et d’activités

 

Nos activités en 2013-2014 :

Nous avons organisé 8 conférences-débats dont une représentation théâtrale appelée conférence gesticulée. Enumérons-les :

Mars 2013 :

Jeudi 14, 20h30, salle Pierre Hénon à Mably, conférence gesticulée : « L’éducation populaire, Monsieur, il n’en n’ont pas voulu » par le comédien Gilles GUERIN, sur un  texte de Franck LEPAGE.

Avril 2013 :

Mardi 9 avril, 19 heures, en collaboration avec l’U.L. C.G.T, Christian Langeois, syndicaliste de Caen, qui a écrit une biographie d’Henri Krasucki, « Henri Krasucki, un exemple d’engagement », à l’Amicale Laïque du Coteau.

Septembre 2013 :

Jeudi 26 à 19 heures, à l’I.U.T. de Roanne, « Peut-on démocratiser l’Ecole ? », Jean-Pierre Terrail, professeur de sociologie à l’Université de Versailles.

Octobre 2013 :

Mardi 8 à 19 heures, « Camus et l’Algérie », Guy Basset, vice-président de la Société des « études camusiennes », à Mably, Espace de la Tour.

Décembre 2013 :

Jeudi 12 à 19 heures, « Révolution tunisienne et influence des femmes sur la séparation du politique et du religieux », par Salima OUERTANI, professeur à l’Université et Itidel BARBOURA, chargée de cours, doctorante, à Roanne, salle de la Capitainerie du port de Roanne.

Janvier 2014 :

Mercredi 22 à 19 heures, en collaboration avec la L.D.H., « Qu’est-ce qu’une démocratie sociale ? » avec Jean-Pierre DUBOIS, président d’honneur de la L.D.H., au Lycée Carnot.

Février :

Jeudi 13 à 19 heures, par Roger MARTELLI, « Pour en finir avec le totalitarisme », à la Maison de la Vie Associative à Roanne.

 

Manifestations prévues jusqu’en fin de saison :

Avril :

Mercredi 2 , à 19 heures, Maison de la Vie Associative, à la Livatte, conférence en lien avec le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles par Agnès THOUVENOT, collaboratrice à la revue « Alternatives économiques » avec Sophie JULLIOT, responsable départementale du CIDFF sur le thème de l’égalité hommes-femmes

Jeudi 24 , à 19 heures, conférence d’Olwen KETHEL, Maison des sociétés, Place Centrale à Riorges, « Charlotte Delbo, le convoi du 24 janvier 1943, solidarité entre femmes ».

Mai :

Jeudi 15 mai, à 19 heures, dans le cadre du centenaire de l’assassinat de Jaurès, conférence de Claude LATTA, professeur retraité d’Histoire Géographie, « Jaurès, itinéraire d’un homme engagé » à l’I.U.T. de Roanne.

Juin :

Jeudi 12 juin, à 20 heures 30, dans le cadre du centenaire de l’assassinat de Jaurès, spectacle de Pierrette DUPOYET, actrice, « Jean Jaurès assassiné deux fois »,  au théâtre de Roanne.

(Droit d’entrée, 10 €). Co-organisation avec le SGALR.

 

Autres activités :

– Elaboration d’un fascicule réunissant les conférences de l’année et distribué aux autorités locales et à nos conférenciers.

– Participation au comité de pilotage de la coordination de la vie associative mis en place par la municipalité roannaise.

-Installation au Lycée Carnot de Roanne du 10 au 28 février d’une exposition « Jaurès homme de paix » à la disposition des classes de l’établissement avec possibilité d’utiliser un questionnaire établi par nos soins. Cette exposition a été achetée par la Ligue de l’Enseignement de la loire.

-Grâce à la ligue de l’Enseignement de la Loire, nous avons pu ouvrir un blog dont la responsable est Josette BRUNON. Vous avez ainsi toutes les informations récentes concernant notre Cercle.

           

Quelques réflexions sur le fonctionnement de notre association et l’élaboration de nos programmes :

– Nous comptions en décembre 2012, 84 adhérents, en décembre 2013, c’est 81 personnes qui avaient payé leur cotisation.  Nous constatons une légère baisse.

-Je rappelle que dès ses débuts, le Cercle Condorcet de Roanne a tenu à établir un compte-rendu de chacune de ses rencontres ; c’est un lourd travail mais je pense que cette démarche satisfait nombre de nos adhérents. C’est une spécificité de notre Cercle Condorcet qui participe à sa réputation.

– L’assistance aux conférences reste fournie  ce qui est encourageant pour nous.

– Nous poursuivons chaque fois que nous le pouvons la formule de la co-organisation de certaines conférences avec d’autres associations ou institutions. Cette année, ce fut avec la Ligue de l’Enseignement,  l’U.L. CGT, la Ligue des Droits de l’Homme, le service culturel de la ville de Mably.

-2014 est marquée par de nombreuses commémorations, en particulier le début de la grande guerre.

Pour notre part, nous avons choisi de parler plutôt de Jean Jaurès qui a tout fait pour éviter la guerre au point d’y laisser sa vie. Vous avez remarqué que c’est grâce à trois manifestations que nous évoquerons la mémoire de ce grand homme : en février, une exposition que plusieurs amicales laïques vont maintenant utiliser dans leurs locaux, une conférence le 15 mai et enfin la création de Pierrette DUPOYET, « Jean Jaurès, assassiné deux fois » au théâtre de Roanne jeudi 12 juin.

Je me permets d’insister pour que nos adhérents s’investissent particulièrement dans cette soirée ; il faut qu’elle soit un succès. En effet, avec le SGALR qui est co-organisateur, nous avons prévu un budget relativement conséquent tout en maintenant le prix des places à un niveau abordable (10€). Heureusement des conseillers généraux nous aident (Alain GUILLEMANT, Fabienne STALARS, Bernard JAYOL) ainsi que la ville de Roanne. Merci à eux. Sans leur soutien, nous n’aurions pas pu rendre hommage de cette façon à la personne de Jaurès qui incarne des idées sociales dont nous sommes fiers ; à notre niveau, nous nous efforçons de les défendre parce qu’elles sont menacées par le système économique qui domine notre monde. Ainsi, la modernité de Jaurès n’est plus à prouver. Il incarne comme le dit Claude LATTA « une vision humaniste de l’économie, de la société et de la culture ». Sa doctrine prône la défense des valeurs de la République mais aussi celle d’une véritable démocratie sociale qui, selon Jean-Pierre DUBOIS, venu récemment nous en parler, reste à conquérir.

 

Discussion – commentaires

 

– Intervention d’un membre du bureau : dans la liste des remerciements exprimée par le président, une personne a pourtant été oubliée, c’est Bernard Furnon. Le Cercle Condorcet ne serait pas ce qu’il est sans l’énorme engagement, travail, de son président. La qualité des interventions tient surtout par son carnet d’adresses assez exceptionnel et par son sens de la communication. Ce constat méritait d’être fait cette année encore comme les années précédentes.

– On regrette que cette année la médiathèque de Roanne refuse toute participation aux organisations conjointes qu’on a pu lui proposer.

 

Le rapport moral et d’activités a été adopté à l’unanimité

Pierrette DUPOYET : Comédienne, auteur et metteur en scène

Pierrette DUPOYET 1BIBLIOGRAPHIE

L’une des seules comédiennes à représenter la France dans plus de 70 pays (de la Norvège à l’Australie, de la Pologne au Gabon, de Madagascar à l’Egypte, Malte, Fidji, Roumanie, Ecosse, Nlle-Zélande, Liban, U.S.A, Bulgarie, Bangladesh, Cameroun, Seychelles, Ukraine, Ethiopie, Israël, Azerbaidjan…etc).

Ses sujets : Tout ce qui frissonne, ce qui étonne, ce qui bouleverse…tout ce qui rassemble ce qui est épars… L’Attente (Les Vieilles Femmes et la Mer, de Y.Ritsos), Droit à la dignité (Lettre d’un Pygmée à un Bantou), Tolérance (Chutt !), Espoir (L’Enfer), Peine de mort (Madame Guillotin), Enfermement (Laisse tomber la neige), Tauromachie (Toro), Solitude (Côté Rimbaud), Univers Fellinien (Gelsomina), Monde ouvrier (Gervaise…), Exclusion (Les parias chez Hugo), Erreur judiciaire (Dreyfus, l’Affaire), les grands Destins de Femme (George Sand, Marguerite Yourcenar, Alexandra David-Néel, Sœur Emmanuelle, Colette) Enfance maltraitée (Au nom de), la Quête (Don Quichotte, de midi à minuit) Joséphine Baker un pli pour vous, Sarah Bernhardt, Boris Vian Je t’attends, L’orchestre en sursis, Cocteau Lettres à ma mère, L’étranger d’Albert Camus d’une manière plus générale: la vie, ses palpitations, ses doutes.
Partie de Lyon (sa ville natale) pour « monter » à Paris, elle tient l’affiche 2 ans et y crée de nombreux spectacles. La presse la définit alors comme « exceptionnelle, prodigieuse, hallucinante, cheval de race, fantastique, inclassable, admirable, un torrent, un volcan, un cas… » L’ETRANGER s’ouvre à elle (70 pays …). Elle anime également régulièrement des Stages d’Expression Libre (Méthode Stanislavski /mémoire émotionnelle affective).

Entre deux tournées autour du monde, on l’aperçoit au CINEMA où elle a tourné avec Fellini, Lelouch, Chabrol…Chaque année on la retrouve au Festival d’Avignon où elle est perçue comme un point de repère de la Création contemporaine. De solides études théâtrales, plusieurs prix décernés et un Oscar de la Création que lui a attribué Jean Vilar, ne l’empêchent pas de se comparer plus volontiers à un explorateur recherchant ses Frères les Humains, qu’à une comédienne traditionnelle (elle joue d’ailleurs aussi bien pour une poignée de Chiliens au cœur de l’Ile de Pâques que dans l’ombre des Prisons ou bien encore sous les bombes au Liban, aux confins du Bangladesh, dans des villages malgaches ou au cœur des luttes ethniques au Rwanda …)

 

Le Théâtre est la grande passion de ma vie. Je tente, avec l’outil artistique dont je dispose, d’apporter modestement une pierre à l’édifice de l’Humanité. Ce métier me donne des occasions uniques de partage, de rencontres et de réflexion…Il permet, par le jeu dramatique, de redonner de l’espoir à ceux que la vie a brisés (notamment quand je joue dans les pays en guerre ou en grande difficulté économique : Liban, Ethiopie, Tchad, Rwanda, Serbie, Bangladesh, Madagascar, Haïti…) et au travers des textes que je défends, de prendre la parole pour ceux qui en sont privés. En donnant également des représentations régulières en prison (centrales, maisons d’arrêt, pénitenciers…) je tente, par l’émotion et le rêve, d’effleurer chez les détenus, une conscience affective, et, qui sait ? d’aider peut-être à leur réinsertion.Le Théâtre me permet aussi de revisiter des auteurs abordés en période scolaire de façon trop rigide ou trop rapide (Rimbaud, Giono, Sand, Zola, Colette, Maupassant…) et d’inviter le spectateur à se replonger dans les méandres passionnants de leurs vies et de leurs œuvres afin de les redécouvrir.

Dans certains spectacles, j’aborde également des problèmes de société (Droits de l’Homme, Droits de l’Enfant, Psychiatrie, Conquête de la Liberté, Erreur judiciaire, l’Exclusion…), en espérant que, grâce à l’émotion, certains verrous se libèreront, certaines actions s’entreprendront, certains rêves se concrétiseront …

Faire un spectacle sur Soeur Emmanuelle (L’Amour plus fort que la mort) agissant au coeur d’un bidonville, parmi les chiffonniers, c’est aussi faire découvrir la force de l’action … Evoquer dans un spectacle (Les parias chez Hugo) le Discours contre la Misère (prononcé à l’Assemblée par Victor Hugo) c’est faire réfléchir sur le sens profond de la Fraternité …

Le Théâtre est « utile » et le comédien a pleinement sa place au cœur de la Cité. C’est pourquoi depuis 2.000 ans qu’on le prétend en crise, le Théâtre est toujours là ! Il est d’une absolue nécessité puisqu’il parle de l’Humain à d’autres Humains. Il laisse une trace indélébile dans le cœur, le ventre ou la tête du spectateur. Il a le Devoir de ne laisser personne sur le bas-côté de la route.

Pierrette DUPOYET

Focus : Conférence du 2 avril 2014

UNE CONFÉRENCE EN DUO

SOPHIE JULLIOT et AGNES THOUVENOT

JULLIOTSophie JULLIOT

Maitre de conférence en droit privé Faculté de droit de Saint Etienne

Directrice de l’Institut du travail

 

L’objectif de cette intervention vise à aborder la question de l’égalité homme femme sous le prisme de l’égalité professionnelle au travers de l’évolution législative et jurisprudentielle sur la question.

 

Fourniture de données chiffrées provenant de différentes enquêtes notamment réalisées par l’INSEE.

Le principe d’égalité de traitement est un principe d’origine jurisprudentielle. De divers textes, la jurisprudence a tiré un principe d’égalité de traitement entre tous les salariés d’une même entreprise, pour autant que les salariés en cause soient placés dans une situation identique. Ce principe est apparu en matière salariale dans l’arrêt Ponsolle du 29 oct 1996 avec l’affirmation selon laquelle à travail égal salaire égal. Il s’est ensuite développé pour devenir un principe général d’égalité de traitement pour tous les avantages accordés par l’employeur.

Cette égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le travail implique le respect de plusieurs principes par l’employeur :

.   interdictions des discriminations en matière d’embauche,

.   – absence de différenciation en matière de rémunération et de déroulement de carrière,

.   – obligations vis-à-vis des représentants du personnel (élaboration d’un rapport écrit de situation comparée et négociation sur cette thématique et à défaut d’accord la mise en place d’un plan d’action),

– information des salariés et candidats à l’embauche et mise en place de mesures de prévention du harcèlement sexuel dans l’entreprise.

En juillet 2013, le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, le ministère des droits des femmes et Pôle emploi ont signé un accord cadre national. L’objet de l’accord cadre est de contribuer à renforcer la mixité des emplois de recrutement et d’insertion dans les territoires et faciliter le retour à l’emploi et contribuer à l’amélioration de la qualité des emploi des femmes en agissant sur les freins à l’emploi en lien avec les acteurs de l’insertion sur les territoires.

Il s’agit pour Pôle emploi de décliner ces objectifs dans ses actions et par la mobilisation des différents instruments de la politique de l’emploi. Pour contribuer à améliorer l’égalité femme-homme, Pôle emploi mobilise l’expertise des déléguées régionales et des chargé – ées- de mission départementaux -ales aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Sophie Julliot fera état des dispositions relatives à la loi sur l’égalité homme femme ( actuellement projet de loi mais peut être loi d’ici le mois d’avril) intéressant la dimension professionnelle.

agnes thouvenot

 

Agnès THOUVENOT

Journaliste à Alternatives Economiques

 

Ecarts de salaires, plafond de verre pour les postes à responsabilité,
sureprésentation des femmes dans le travail précaire.. Les explications sont
nombreuses pour éclairer les freins de l’égalité professionnelles entre les
hommes et les femmes. En se limitant à une approche économique et
statistique, nous ferons un état des lieux des enjeux.

Focus : conférence du 13 fevrier 2014

 

JP MARTELLI 2

ROGER MARTELLI : POUR EN FINIR AVEC LE TOTALITARISME

L’existence d’un « totalitarisme » fondant dans un même ensemble le fascisme italien,le nazisme allemand et le communisme soviétique est en France une idée reçue au point d’être enseignée. Le livre de Roger Martelli « Pour en finir avec le totalitarisme »est un indispensable contrepoint à l’histoire du 20 ème siècle telle qu’elle est enseignée aujourd’hui.

Sans ignorer les ressemblances entre le bloc germano-italien et l’exemple soviétique, Roger Martelli, par une enquête documentée interroge la genèse et les enjeux de ce concept contesté qui ne rend pas compte de la réalité de ce siècle brutal et occulte une question fondamentale   pourtant : la propension totalitaire qui a marqué le 20ème siècle n’est-elle pas la résultante tragique des carences originelles et de l’échec du libéralisme politique?

 

MEILLEURS VOEUX

Rue Condorcet - Roanne

 MEILLEURS VŒUX

 

Les membres du bureau du Cercle Condorcet présentent à tous ses adhérents et sympathisants leurs vœux de bonne et heureuse année 2014 en souhaitant,comme l’affirmait Condorcet en 1793,dans son « Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain »,qu »il arrivera ce moment où le soleil n’éclairera plus que des hommes libres ».

Focus : Conférence du 22 janvier 2014

 

 jean pierre dubois 2                                                      QU’EST-CE QU’UNE DÉMOCRATIE SOCIALE                                                    

Janvier : Mercredi 22 à 19 heures

Roanne, Lycée Carnot 

INTERVENANT :

Jean-Pierre DUBOIS : Président d’honneur de la L.D.H

La citoyenneté est liée à la démocratie à travers la notion d’égalité,égalité civile et politique pour tous sans exclusives.L’époque n’est pas si lointaine où les colonisés « indigènes »,où les femmes voyaient leur fonction de citoyen amputée.Référons-nous à Jean-Jacques Rousseau qui expliquait que la souveraineté appartient à la société et à tout le peuple,dans la » volonté générale ». Derrière cette notion un peu abstraite se trouve cette entité que la Ligue des Droits de l’Homme appelle « citoyenneté sociale ». De quoi s’agit-il ? Affirmer d’abord les droits fondamentaux pour tous,droit à l’éducation,droit au travail et aux secours publics:il s’agit aussi des relations sociales dans l’entreprise.La citoyenneté sociale est donc la chair de la démocratie, elle suppose une égalité réelle dans les rapports sociaux.
Ces questions sont au cœur des enjeux démocratiques.Si nous continuons à séparer le politique du social, à ne traiter l’égalité et la citoyenneté que comme des abstractions desséchées, à réduire le politique au choix du « monarque élu » tous les cinq ans et aux querelles des ambitions personnelles,alors le rejet du « système » continuera à nourrir l’abstention et aussi les votes pour ceux qui exploitent les haines et la fragmentation sociale.
Penser en même temps démocratie politique et démocratie sociale,cela consiste à prendre au sérieux la démocratie c’est à dire ne pas réduire le politique à un jeu entre quelques centaines de « professionnels » mais à le mettre entre les mains des dizaines de millions de citoyens qui sont sensés constituer le Peuple souverain.

 

Focus : Conférence du 12 décembre 2013

OUERTANI SalimaLa Tunisie vit aujourd’hui un tournant sans précédant de son histoire. La rive orientale de la méditerranée toute entière vit au rythme de ce printemps arabe. Des changements majeurs, dans les fondements même de ces sociétés, sont en train de s’opérer et l’histoire s’écrit sous nos yeux aux rythmes des négociations incessantes entre le gouvernement provisoire, les syndicats, les organismes de défense des droits humains et la société civile.

Les femmes tunisiennes, libérées 57 ans plus tôt par un Code exceptionnel du Statut Personnel, envié par de nombreux pays, se sont immédiatement impliquées dans ce processus de démocratisation de leur société. Elles font partie intégrante des mouvements refondateurs et réformateurs du pays mais pas seulement…

Elles sont devenues le pilier de cette révolution puisqu’elles n’ont cessé d’investir les rues, les plateaux TV, les conférences débats, les meeting, les rassemblements en tout genre, jamais la femme tunisienne de tout âge et de tout niveau socio professionnel confondus, ne s’était autant mobilisée, et pour cause ….il s’agit pour elle, de préserver leurs acquis et de protéger les futures générations d’hommes et de femmes.

Inquiétées par la montée en puissance de l’islam politique en Tunisie, les femmes ont immédiatement compris qu’il fallait riposter et ont réussi par un coup de force, à faire que le Code du Statut Personnel soit érigé en loi fondamentale …car la volonté de le modifier, fut l’une des premières préoccupations des islamistes au pouvoir, alors coupés dans leur élan ….

« Enseignante libérale de langue et civilisation arabe, spécialisée et très portée sur les questions liées à l’islam politique, OUERTANI Salima est une Citoyenne binationale très active d’un côté comme de l’autre de la rive de la Méditerranée, engagée politiquement et partisane de la démocratisation et de la laïcisation des sociétés arabes…. »

Dans le même sillage, les femmes se sont emparées de la question de la laïcité considérée, par certains, comme étant contraire aux fondements de l’islam et importée de l’occident. Une problématique inenvisageable sous ben Ali et pourtant, elle a divisé la société en deux.

Avec l’arrivée des Salafistes persécutés sous Ben ali, il est devenu de mauvais goût voire dangereux d’afficher sa laïcité. Le pays s’est ainsi divisé en deux, les laïques sont alors considérés comme des athées, des hérétiques, des apostats de l’islam tant dis que les opposants à la à laïcité, comme étant des bons musulmans.

Cette dualité, invivable au quotidien, quand on sait qu’au sein d’une seule et même famille, deux frères s’accusent l’un l’autre de blasphème, de mécréance et de fondamentalisme….Ce sont les mères, les grands mères, les épouses, aussi conservatrices soient elles, qui ont mis le holà.

Plus de mélange entre la religion et la politique, on érige la religion au rang de sacrée et on laisse la politique aux simples mortels que sont les humains…. Telle a été la devise des femmes dans la rue.

Un pari audacieux mais fragile et difficile car les islamistes au pouvoir jouent les cartes des salafistes, en fermant les yeux notamment sur des actes barbares et intolérants commis pendant leur gouvernance. Et ce, dans une volonté de semer le désordre, la discorde, la peur et l’effroi dans la société pour décourager les plus courageu(se)s et pour asseoir leur légitimité par l’intimidation et la soumission par la crainte.

La question de la sécularisation en Tunisie n’est plus à l’ordre du jour aujourd’hui dans les négociations tant il y a d’autres priorités ( la sécurité, l’économie …). Mais les femmes qui investissent le terrain sont celles qui continuent à semer ce concept universel qu’est la laïcité en imposant une volonté de sécularisation de la société petit à petit afin que cela devienne un réflexe pour les futurs générations qu’elles éduquent…

Par ailleurs, il existe aussi un certain nombre de femmes islamistes qui prônent aussi l’islamisation de la société et le rejet de la laïcité , mais il semblerait qu’elles se rallieraient peu à peu à la cause des femmes démocrates qui ont démontré leur efficacité sur le terrain…

Un travail difficile et semé d’embuche, mais la femme tunisienne fidèle à sa réputation, compte bien continuer à porter le pantalon…

OUERTANI Salima

EXPOSITION : JAURES UN HOMME DE PAIX

COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE L’ASSASSINAT DE JEAN JAURES

À l’occasion du 100e anniversaire de la mort de Jean Jaurès, la Ligue de l’enseignement de la Loire a souhaité rendre hommage à ce grand homme de la vie politique française mort assassiné en 1914 à travers une exposition.

Celle-ci se tiendra :

Dans le hall central du Lycée Carnot de Roanne,

                           du 10 au 28 février 2013.

Intitulée « Jaurès, Homme de Paix », elle entend évoquer un moment marquant de notre histoire à travers le parcours exceptionnel d’un homme politique hors du commun.

L’objectif de l’exposition est de rendre accessible à tous l’œuvre de Jaurès, en l’inscrivant dans le contexte foisonnant de son époque.

Par-delà l’hommage qui sera rendu à son parcours, cette exposition a donc vocation à rappeler les valeurs fortes incarnées par Jean Jaurès afin de mesurer l’héritage qu’il nous a légué.

En effet ses engagements en tant que député du Tarn, ses prises de position en faveur du capitaine Dreyfus, son rôle au sein de la gauche française, tout comme son combat contre la guerre seront retracés dans les 18 panneaux de cette exposition.

 

 

Rue Condorcet - Roanne

EDITORIAL par Bernard FURNON, président.

 

Janvier 1989, date de création officielle du Cercle Condorcet de Roanne, bientôt 25 ans d’existence et une augmentation régulière du nombre d’adhérents. Aujourd’hui, nous sommes 80, sans compter tous ceux qui participent de temps à autre à une de nos conférences.

Pourtant, nous aimerions réunir un public encore plus nombreux, certaines rencontres n’obtenant pas le succès espéré. Le programme de cette saison prévoit la commémoration du Centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès, trois manifestations sont prévues en collaboration avec la Ligue de l’Enseignement et le Secteur Géographique des Associations Laïques du Roannais (SGALR) :

1 – Une exposition intitulée « Jaurès, un homme de paix » ouverte à tout public dans le hall du Lycée Carnot de Roanne du 10 au 28 février 2014,

2 – Une conférence de Claude LATTA, professeur d’Histoire honoraire le jeudi 15 mai 2014 à 19 heures, à l’IUT de Roanne, sur le sujet : « Jean Jaurès, itinéraire d’un homme engagé »,

3 – Une représentation théâtrale le jeudi 12 juin 2014 à 20 h 30, au Théâtre de Roanne, la comédienne Pierrette DUPOYET, présentant son spectacle « Jaurès assassiné deux fois » (Entrée 10 €)

Nous sommes persuadés qu’un auditoire fourni viendra rendre hommage à ce grand homme qu’était JAURES qui perdit la vie pour avoir défendu la paix. Gageons donc que le public roannais répondra présent à ces trois rendez vous que lui propose le Cercle CONDORCET avec en point d’orgue la prestation de Pierrette DUPOYET qui a obtenu un grand succès au dernier Festival d’Avignon.