Pierrette DUPOYET : Un spectacle aux accents de fraternité

OLYMPUS DIGITAL CAMERALe spectacle commence le 31 Juillet 1914, jour de l’assassinat de Jean Jaurès. La guerre éclate 3 jours plus tard… En toile de fond, les luttes de Jean Jaurès, ses engagements courageux, ses discours enflammés, son pacifisme, son admiration pour Victor Hugo, ses indignations devant l’injustice, sa prise de position dans l’Affaire Dreyfus… mais aussi la guerre de 1914-18, l’attente du procès de l’assassin de Jaurès qui interviendra en Mars 1919 et le coup de tonnerre du verdict !…

Ce spectacle s’inscrit dans la trajectoire humaniste, citoyenne et fraternelle de Pierrette Dupoyet

Le Cercle Condorcet, en partenariat avec le Secteur Géographique des Associations Laïques du Roannais est heureux et fier d’avoir pu accueillir la comédienne et artiste Pierrette Dupoyet au Théâtre de Roanne ; elle y a présenté sa création du festival d’Avignon 2013 « Jaurès assassiné deux fois » qui a obtenu un grand succès.

Tentons un résumé de cette pièce à partir du texte de Pierrette Dupoyet.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAScène 1 : « Jaurès assassiné ».

« Décor : en fond de scène une reproduction géante de la première page du journal l’Humanité daté du 1er août 1914, annonçant l’assassinat de Jaurès ».

Louise Jaurès, jouée par Pierrette Dupoyet raconte douloureusement l’assassinat de son mari par Raoul Villain « un illuminé de 28 ans ».

Scène 2 : « Les obsèques ».

C’est le 4 août. « Une foule immense est là, silencieuse ».

Des déclarations d’homme politiques sont citées : Georges Clémenceau, Paul Deschanel, Président de la Chambre, qui a prononcé l’oraison funèbre.

Le cercueil sera transporté de Paris à Albi.

Scène 3 : « la loi des 3 ans ».

Louise Jaurès va devoir ranger tous les écrits de son mari. Elle affirme que Jaurès n’était pas « un adversaire de l’armée, un ennemi de la patrie », il voulait abolir la loi des 3 ans de service militaire pour rendre l’armée « plus humaine » en dénonçant « les fauteurs de guerre ».

Scène 4 : « le courage ».

Louise Jaurès relit des passages du Discours à la Jeunesse prononcé à Albi en 1903 où Jaurès définit le courage en plusieurs sentences dont « le courage c’est choisir un métier et bien le faire ».

Scène 5 : « Parenthèse en pleine nature ».

« Alors quand le monde était trop agité, tu t’éloignais. Tu disais : « Il n’est rien de plus sain pour l’esprit que quelques mois de campagne… » ».

Scène 6 : « L’instruction ».

Louise effectue un retour sur le passé scolaire brillant de Jean, d’abord au Collège de Castres, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, enfin à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm où Jaurès a été reçu premier devant Henri Bergson. Suivent des réflexions sur les bienfaits de l’instruction qui « rend libre ».

Scène 7 : « Grèves ».

Louise Jaurès évoque le soutien qu’a apporté son mari aux luttes ouvrières (mineurs de Carmaux, verriers d’Albi…) tout en s’affirmant contre les violences d’où qu’elles viennent.

Scène 8 : « La laïcité ».

Louise cite son mari :

« Démocratie et laïcité sont indivisibles… C’est sur des bases laïques que la démocratie doit constituer l’éducation… ».

Scène 9 : « Le calme du foyer ».

Trop souvent absent, Jean Jaurès était attendu par Louise et ses enfants heureux de le voir arriver. Louise se sentait bien seule, d’autant que sa belle-mère se montrait blessante à son égard.

Scène 10 : « L’affaire Dreyfus et la création de « l’Humanité ».

Louise parle de « l’intégrité », « la bonté » et « la grandeur » de Jean qui défend Dreyfus injustement condamné.

Il parvient enfin à réaliser son rêve : créer son propre journal qui s’appellera « l’Humanité » dont le premier numéro sortira le 18 avril 1904.

Scène 11 : « Les femmes ».

Louise évoque surtout ses relations familiales avec Jean marquées à cette époque par la domination masculine.

Ils reviennent ensemble pudiquement sur les femmes qu’il a pu connaître avant Louise, conversation faisant suite aux révélations méchantes faites à Louise par la mère de Jean.

Scène 12 : « La Guerre ».

« Trois jours après ton assassinat, la guerre a éclaté ».

Louis, le fils de Jean et de Louise, s’est engagé contre la volonté de sa mère.

Louise évoque des moments passés avec des amies durant lesquels elles lisaient des lettres venues du front.

La scène se conclut par la nouvelle de la mort de Louis, son fils.

Scène 13 : « Les moissons futures … ».

« Il faut continuer sur ce chemin que tu as tracé. D’autres hommes viendront, d’autres moissons fleuriront… ». Ainsi l’œuvre de Jaurès se poursuivra.

Scène 14 : « Le procès de l’assassin ».

« 24 mars 1919 : le procès commence ». Louise décrit les échanges entre le Président du tribunal et Raoul Villain, puis les différents témoignages dont celui de Léon Blum. Suivent les plaidoiries pendant 4 jours.

Verdict : l’assassin est acquitté !… et immédiatement remis en liberté.

« Jean, on vient de t’assassiner une deuxième fois ! » (souligné dans le texte).

Louise déroule la « Une » de l’Humanité du 20 mars 1919, « annonçant l’acquittement de son assassin » puis elle sort lentement.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

L’émotion est palpable dans la salle. Le public se lève et applaudit un long moment. Pierrette Dupoyet annonce qu’une fois changée, elle viendra à la rencontre du public dans le Hall du Théâtre. Des petits groupes se succèdent auprès de la comédienne pour parler de sa carrière, de ses œuvres futures, de Jaurès bien sûr. Une des questions a particulièrement porté sur Louise Jaurès : « On connaît historiquement peu de choses de cette femme. Comment a-t-il été possible de la faire vivre sur scène si précisément ? ».

Pierrette Dupoyet répond qu’elle a dû effectivement projeter beaucoup d’elle-même dans ce personnage mais…finalement, n’est-ce pas ça la magie de la création ?

Le Progrès, dimanche 15 juin 2014 

Pierrette Dupoyet, une ovation méritée !

C’est un public debout qui a ovationné jeudi soir, au théâtre municipal, la comédienne Pierrette Dupoyet à l’issue de on spectacle « Jaurès assassiné deux fois ».

Des spectateurs qui ne tarissaient pas d’éloges : «exceptionnelle», « remarquable », « quel talent »…

Grâce à Louise, la femme de Jaurès, et au talent de la comédienne, ils venaient de revivre les discours enflammés de ce formidable tribun, ses prises de position courageuses, ses espérances dans le progrès de l’Humanité, le procès tant attendu et, ultime trahison, l’acquittement de son assassin.

Un spectacle aux accents de fraternité où l’on découvre Jaurès au quotidien, père de famille, ami fidèle, amoureux de la terre.

Pour commémorer le centenaire de l’assassinat de Jaurès, le cercle Condorcet et le SGALR (Secteur Géographique des Associations Laïques du Roannais) ne pouvaient faire meilleur choix que ce spectacle.

 

 

 

 

Focus : Conférence 2 octobre 2014

Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, a publié de nombreux romans, parmi lesquels, Vive la sociale !, Gérard Mordillat’Attraction universelle, Les Vivants et les Morts (Prix RTL Lire 2004), Notre part des ténèbres, ainsi que plusieurs essais sur les textes du Nouveau Testament, Le Capital de Karl Marx, la propagande économique contemporaine, Rouge dans la brume. Il a réalisé pour le cinéma et la télévision une vingtaine de films et documentaires : La Voix de son maître (co-réalisé par Nicolas Philibert), Cher frangin, Paddy, En compagnie d’Antonin Artaud, Les Vivants et les Morts (adapté de son roman) et, en collaboration avec Jérôme Prieur, les célèbres séries pour Arté Corpus Christi , L’origine du Christianisme, L’Apocalypse. Il est, par ailleurs, un complice de toujours des « Papous dans la tête » de France-Culture

                                                                              Jeudi 2 Octobre

                                                                          à 19 Heures

                                                                         Espace Conférence

                                                                        Centre Mendès-France

                                                                             Avenue de Paris – ROANNE

Focus : Conférence du 27 mai 2014

Claude LattaLe mardi 27 mai 2014 19 heures

IUT de Roanne,20 avenue de Paris :

Jean Jaurès (1859-1914), itinéraire d’un homme engagé

par Claude Latta

 

Cette conférence se propose de retracer l’itinéraire intellectuel et politique de Jean Jaurès : le jeune professeur de philosophie, devenu à 25 ans député républicain de centre gauche, évolue progressivement vers le socialisme. Dans cette évolution, la réflexion philosophique et sociale mais aussi les grèves de Carmaux et l’Affaire Dreyfus ont joué leur rôle. Jaurès acquiert rapidement une grande autorité : sa pensée qui allie réflexion et action, la générosité de son esprit, son rôle dans l’unité du parti socialiste en 1905, sa présence sur le terrain des grèves, son œuvre de journaliste, d’écrivain et d’historien, ses dons extraordinaires d’orateur, sa volonté de lutter pour la paix lui donnent un grand prestige mais suscitent aussi des haines féroces. Son assassinat (31 juillet 1914) résonne comme l’annonce même de la guerre qu’il avait tant voulu éviter.

 

Claude Latta, professeur d’histoire (h), docteur en histoire et spécialiste du mouvement républicain au XIXe siècle, a participé à l’ouvrage Jaurès et la Loire (2013)

 

Focus : Conférence du 24 avril 2014

CHARLOTTE DELBO

Jeudi 24 avril 2014 à 19 heures, Maison des sociétés, Place Centrale à Riorges,

CHARLOTTE DELBO : née le 10 août 1913 à Vigneux sur Seine et morte le ler mars 1985 à Paris, est une femme de lettres française et une résistante qui a vécu la déportation.
Le convoi du 24 janvier 1943, solidarité entre femmes
INTERVENANTS :
Exposé : Olwen KETHEL – membre du Cercle Condorcet de Roanne – lectures de textes écrits par Charlotte Delbo lus par Dominique Furnon.

Assemblee générale du 17 mars 2014

Rapport moral et d’activités

 

Nos activités en 2013-2014 :

Nous avons organisé 8 conférences-débats dont une représentation théâtrale appelée conférence gesticulée. Enumérons-les :

Mars 2013 :

Jeudi 14, 20h30, salle Pierre Hénon à Mably, conférence gesticulée : « L’éducation populaire, Monsieur, il n’en n’ont pas voulu » par le comédien Gilles GUERIN, sur un  texte de Franck LEPAGE.

Avril 2013 :

Mardi 9 avril, 19 heures, en collaboration avec l’U.L. C.G.T, Christian Langeois, syndicaliste de Caen, qui a écrit une biographie d’Henri Krasucki, « Henri Krasucki, un exemple d’engagement », à l’Amicale Laïque du Coteau.

Septembre 2013 :

Jeudi 26 à 19 heures, à l’I.U.T. de Roanne, « Peut-on démocratiser l’Ecole ? », Jean-Pierre Terrail, professeur de sociologie à l’Université de Versailles.

Octobre 2013 :

Mardi 8 à 19 heures, « Camus et l’Algérie », Guy Basset, vice-président de la Société des « études camusiennes », à Mably, Espace de la Tour.

Décembre 2013 :

Jeudi 12 à 19 heures, « Révolution tunisienne et influence des femmes sur la séparation du politique et du religieux », par Salima OUERTANI, professeur à l’Université et Itidel BARBOURA, chargée de cours, doctorante, à Roanne, salle de la Capitainerie du port de Roanne.

Janvier 2014 :

Mercredi 22 à 19 heures, en collaboration avec la L.D.H., « Qu’est-ce qu’une démocratie sociale ? » avec Jean-Pierre DUBOIS, président d’honneur de la L.D.H., au Lycée Carnot.

Février :

Jeudi 13 à 19 heures, par Roger MARTELLI, « Pour en finir avec le totalitarisme », à la Maison de la Vie Associative à Roanne.

 

Manifestations prévues jusqu’en fin de saison :

Avril :

Mercredi 2 , à 19 heures, Maison de la Vie Associative, à la Livatte, conférence en lien avec le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles par Agnès THOUVENOT, collaboratrice à la revue « Alternatives économiques » avec Sophie JULLIOT, responsable départementale du CIDFF sur le thème de l’égalité hommes-femmes

Jeudi 24 , à 19 heures, conférence d’Olwen KETHEL, Maison des sociétés, Place Centrale à Riorges, « Charlotte Delbo, le convoi du 24 janvier 1943, solidarité entre femmes ».

Mai :

Jeudi 15 mai, à 19 heures, dans le cadre du centenaire de l’assassinat de Jaurès, conférence de Claude LATTA, professeur retraité d’Histoire Géographie, « Jaurès, itinéraire d’un homme engagé » à l’I.U.T. de Roanne.

Juin :

Jeudi 12 juin, à 20 heures 30, dans le cadre du centenaire de l’assassinat de Jaurès, spectacle de Pierrette DUPOYET, actrice, « Jean Jaurès assassiné deux fois »,  au théâtre de Roanne.

(Droit d’entrée, 10 €). Co-organisation avec le SGALR.

 

Autres activités :

– Elaboration d’un fascicule réunissant les conférences de l’année et distribué aux autorités locales et à nos conférenciers.

– Participation au comité de pilotage de la coordination de la vie associative mis en place par la municipalité roannaise.

-Installation au Lycée Carnot de Roanne du 10 au 28 février d’une exposition « Jaurès homme de paix » à la disposition des classes de l’établissement avec possibilité d’utiliser un questionnaire établi par nos soins. Cette exposition a été achetée par la Ligue de l’Enseignement de la loire.

-Grâce à la ligue de l’Enseignement de la Loire, nous avons pu ouvrir un blog dont la responsable est Josette BRUNON. Vous avez ainsi toutes les informations récentes concernant notre Cercle.

           

Quelques réflexions sur le fonctionnement de notre association et l’élaboration de nos programmes :

– Nous comptions en décembre 2012, 84 adhérents, en décembre 2013, c’est 81 personnes qui avaient payé leur cotisation.  Nous constatons une légère baisse.

-Je rappelle que dès ses débuts, le Cercle Condorcet de Roanne a tenu à établir un compte-rendu de chacune de ses rencontres ; c’est un lourd travail mais je pense que cette démarche satisfait nombre de nos adhérents. C’est une spécificité de notre Cercle Condorcet qui participe à sa réputation.

– L’assistance aux conférences reste fournie  ce qui est encourageant pour nous.

– Nous poursuivons chaque fois que nous le pouvons la formule de la co-organisation de certaines conférences avec d’autres associations ou institutions. Cette année, ce fut avec la Ligue de l’Enseignement,  l’U.L. CGT, la Ligue des Droits de l’Homme, le service culturel de la ville de Mably.

-2014 est marquée par de nombreuses commémorations, en particulier le début de la grande guerre.

Pour notre part, nous avons choisi de parler plutôt de Jean Jaurès qui a tout fait pour éviter la guerre au point d’y laisser sa vie. Vous avez remarqué que c’est grâce à trois manifestations que nous évoquerons la mémoire de ce grand homme : en février, une exposition que plusieurs amicales laïques vont maintenant utiliser dans leurs locaux, une conférence le 15 mai et enfin la création de Pierrette DUPOYET, « Jean Jaurès, assassiné deux fois » au théâtre de Roanne jeudi 12 juin.

Je me permets d’insister pour que nos adhérents s’investissent particulièrement dans cette soirée ; il faut qu’elle soit un succès. En effet, avec le SGALR qui est co-organisateur, nous avons prévu un budget relativement conséquent tout en maintenant le prix des places à un niveau abordable (10€). Heureusement des conseillers généraux nous aident (Alain GUILLEMANT, Fabienne STALARS, Bernard JAYOL) ainsi que la ville de Roanne. Merci à eux. Sans leur soutien, nous n’aurions pas pu rendre hommage de cette façon à la personne de Jaurès qui incarne des idées sociales dont nous sommes fiers ; à notre niveau, nous nous efforçons de les défendre parce qu’elles sont menacées par le système économique qui domine notre monde. Ainsi, la modernité de Jaurès n’est plus à prouver. Il incarne comme le dit Claude LATTA « une vision humaniste de l’économie, de la société et de la culture ». Sa doctrine prône la défense des valeurs de la République mais aussi celle d’une véritable démocratie sociale qui, selon Jean-Pierre DUBOIS, venu récemment nous en parler, reste à conquérir.

 

Discussion – commentaires

 

– Intervention d’un membre du bureau : dans la liste des remerciements exprimée par le président, une personne a pourtant été oubliée, c’est Bernard Furnon. Le Cercle Condorcet ne serait pas ce qu’il est sans l’énorme engagement, travail, de son président. La qualité des interventions tient surtout par son carnet d’adresses assez exceptionnel et par son sens de la communication. Ce constat méritait d’être fait cette année encore comme les années précédentes.

– On regrette que cette année la médiathèque de Roanne refuse toute participation aux organisations conjointes qu’on a pu lui proposer.

 

Le rapport moral et d’activités a été adopté à l’unanimité

Pierrette DUPOYET : Comédienne, auteur et metteur en scène

Pierrette DUPOYET 1BIBLIOGRAPHIE

L’une des seules comédiennes à représenter la France dans plus de 70 pays (de la Norvège à l’Australie, de la Pologne au Gabon, de Madagascar à l’Egypte, Malte, Fidji, Roumanie, Ecosse, Nlle-Zélande, Liban, U.S.A, Bulgarie, Bangladesh, Cameroun, Seychelles, Ukraine, Ethiopie, Israël, Azerbaidjan…etc).

Ses sujets : Tout ce qui frissonne, ce qui étonne, ce qui bouleverse…tout ce qui rassemble ce qui est épars… L’Attente (Les Vieilles Femmes et la Mer, de Y.Ritsos), Droit à la dignité (Lettre d’un Pygmée à un Bantou), Tolérance (Chutt !), Espoir (L’Enfer), Peine de mort (Madame Guillotin), Enfermement (Laisse tomber la neige), Tauromachie (Toro), Solitude (Côté Rimbaud), Univers Fellinien (Gelsomina), Monde ouvrier (Gervaise…), Exclusion (Les parias chez Hugo), Erreur judiciaire (Dreyfus, l’Affaire), les grands Destins de Femme (George Sand, Marguerite Yourcenar, Alexandra David-Néel, Sœur Emmanuelle, Colette) Enfance maltraitée (Au nom de), la Quête (Don Quichotte, de midi à minuit) Joséphine Baker un pli pour vous, Sarah Bernhardt, Boris Vian Je t’attends, L’orchestre en sursis, Cocteau Lettres à ma mère, L’étranger d’Albert Camus d’une manière plus générale: la vie, ses palpitations, ses doutes.
Partie de Lyon (sa ville natale) pour « monter » à Paris, elle tient l’affiche 2 ans et y crée de nombreux spectacles. La presse la définit alors comme « exceptionnelle, prodigieuse, hallucinante, cheval de race, fantastique, inclassable, admirable, un torrent, un volcan, un cas… » L’ETRANGER s’ouvre à elle (70 pays …). Elle anime également régulièrement des Stages d’Expression Libre (Méthode Stanislavski /mémoire émotionnelle affective).

Entre deux tournées autour du monde, on l’aperçoit au CINEMA où elle a tourné avec Fellini, Lelouch, Chabrol…Chaque année on la retrouve au Festival d’Avignon où elle est perçue comme un point de repère de la Création contemporaine. De solides études théâtrales, plusieurs prix décernés et un Oscar de la Création que lui a attribué Jean Vilar, ne l’empêchent pas de se comparer plus volontiers à un explorateur recherchant ses Frères les Humains, qu’à une comédienne traditionnelle (elle joue d’ailleurs aussi bien pour une poignée de Chiliens au cœur de l’Ile de Pâques que dans l’ombre des Prisons ou bien encore sous les bombes au Liban, aux confins du Bangladesh, dans des villages malgaches ou au cœur des luttes ethniques au Rwanda …)

 

Le Théâtre est la grande passion de ma vie. Je tente, avec l’outil artistique dont je dispose, d’apporter modestement une pierre à l’édifice de l’Humanité. Ce métier me donne des occasions uniques de partage, de rencontres et de réflexion…Il permet, par le jeu dramatique, de redonner de l’espoir à ceux que la vie a brisés (notamment quand je joue dans les pays en guerre ou en grande difficulté économique : Liban, Ethiopie, Tchad, Rwanda, Serbie, Bangladesh, Madagascar, Haïti…) et au travers des textes que je défends, de prendre la parole pour ceux qui en sont privés. En donnant également des représentations régulières en prison (centrales, maisons d’arrêt, pénitenciers…) je tente, par l’émotion et le rêve, d’effleurer chez les détenus, une conscience affective, et, qui sait ? d’aider peut-être à leur réinsertion.Le Théâtre me permet aussi de revisiter des auteurs abordés en période scolaire de façon trop rigide ou trop rapide (Rimbaud, Giono, Sand, Zola, Colette, Maupassant…) et d’inviter le spectateur à se replonger dans les méandres passionnants de leurs vies et de leurs œuvres afin de les redécouvrir.

Dans certains spectacles, j’aborde également des problèmes de société (Droits de l’Homme, Droits de l’Enfant, Psychiatrie, Conquête de la Liberté, Erreur judiciaire, l’Exclusion…), en espérant que, grâce à l’émotion, certains verrous se libèreront, certaines actions s’entreprendront, certains rêves se concrétiseront …

Faire un spectacle sur Soeur Emmanuelle (L’Amour plus fort que la mort) agissant au coeur d’un bidonville, parmi les chiffonniers, c’est aussi faire découvrir la force de l’action … Evoquer dans un spectacle (Les parias chez Hugo) le Discours contre la Misère (prononcé à l’Assemblée par Victor Hugo) c’est faire réfléchir sur le sens profond de la Fraternité …

Le Théâtre est « utile » et le comédien a pleinement sa place au cœur de la Cité. C’est pourquoi depuis 2.000 ans qu’on le prétend en crise, le Théâtre est toujours là ! Il est d’une absolue nécessité puisqu’il parle de l’Humain à d’autres Humains. Il laisse une trace indélébile dans le cœur, le ventre ou la tête du spectateur. Il a le Devoir de ne laisser personne sur le bas-côté de la route.

Pierrette DUPOYET

Focus : Conférence du 2 avril 2014

UNE CONFÉRENCE EN DUO

SOPHIE JULLIOT et AGNES THOUVENOT

JULLIOTSophie JULLIOT

Maitre de conférence en droit privé Faculté de droit de Saint Etienne

Directrice de l’Institut du travail

 

L’objectif de cette intervention vise à aborder la question de l’égalité homme femme sous le prisme de l’égalité professionnelle au travers de l’évolution législative et jurisprudentielle sur la question.

 

Fourniture de données chiffrées provenant de différentes enquêtes notamment réalisées par l’INSEE.

Le principe d’égalité de traitement est un principe d’origine jurisprudentielle. De divers textes, la jurisprudence a tiré un principe d’égalité de traitement entre tous les salariés d’une même entreprise, pour autant que les salariés en cause soient placés dans une situation identique. Ce principe est apparu en matière salariale dans l’arrêt Ponsolle du 29 oct 1996 avec l’affirmation selon laquelle à travail égal salaire égal. Il s’est ensuite développé pour devenir un principe général d’égalité de traitement pour tous les avantages accordés par l’employeur.

Cette égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le travail implique le respect de plusieurs principes par l’employeur :

.   interdictions des discriminations en matière d’embauche,

.   – absence de différenciation en matière de rémunération et de déroulement de carrière,

.   – obligations vis-à-vis des représentants du personnel (élaboration d’un rapport écrit de situation comparée et négociation sur cette thématique et à défaut d’accord la mise en place d’un plan d’action),

– information des salariés et candidats à l’embauche et mise en place de mesures de prévention du harcèlement sexuel dans l’entreprise.

En juillet 2013, le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, le ministère des droits des femmes et Pôle emploi ont signé un accord cadre national. L’objet de l’accord cadre est de contribuer à renforcer la mixité des emplois de recrutement et d’insertion dans les territoires et faciliter le retour à l’emploi et contribuer à l’amélioration de la qualité des emploi des femmes en agissant sur les freins à l’emploi en lien avec les acteurs de l’insertion sur les territoires.

Il s’agit pour Pôle emploi de décliner ces objectifs dans ses actions et par la mobilisation des différents instruments de la politique de l’emploi. Pour contribuer à améliorer l’égalité femme-homme, Pôle emploi mobilise l’expertise des déléguées régionales et des chargé – ées- de mission départementaux -ales aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Sophie Julliot fera état des dispositions relatives à la loi sur l’égalité homme femme ( actuellement projet de loi mais peut être loi d’ici le mois d’avril) intéressant la dimension professionnelle.

agnes thouvenot

 

Agnès THOUVENOT

Journaliste à Alternatives Economiques

 

Ecarts de salaires, plafond de verre pour les postes à responsabilité,
sureprésentation des femmes dans le travail précaire.. Les explications sont
nombreuses pour éclairer les freins de l’égalité professionnelles entre les
hommes et les femmes. En se limitant à une approche économique et
statistique, nous ferons un état des lieux des enjeux.

Focus : conférence du 13 fevrier 2014

 

JP MARTELLI 2

ROGER MARTELLI : POUR EN FINIR AVEC LE TOTALITARISME

L’existence d’un « totalitarisme » fondant dans un même ensemble le fascisme italien,le nazisme allemand et le communisme soviétique est en France une idée reçue au point d’être enseignée. Le livre de Roger Martelli « Pour en finir avec le totalitarisme »est un indispensable contrepoint à l’histoire du 20 ème siècle telle qu’elle est enseignée aujourd’hui.

Sans ignorer les ressemblances entre le bloc germano-italien et l’exemple soviétique, Roger Martelli, par une enquête documentée interroge la genèse et les enjeux de ce concept contesté qui ne rend pas compte de la réalité de ce siècle brutal et occulte une question fondamentale   pourtant : la propension totalitaire qui a marqué le 20ème siècle n’est-elle pas la résultante tragique des carences originelles et de l’échec du libéralisme politique?

 

MEILLEURS VOEUX

Rue Condorcet - Roanne

 MEILLEURS VŒUX

 

Les membres du bureau du Cercle Condorcet présentent à tous ses adhérents et sympathisants leurs vœux de bonne et heureuse année 2014 en souhaitant,comme l’affirmait Condorcet en 1793,dans son « Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain »,qu »il arrivera ce moment où le soleil n’éclairera plus que des hommes libres ».