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Assemblée Générale Ordinaire du 21 MARS 2016 – RAPPORT MORAL ET D’ACTIVITES

 

ASSEMBLEE GENERALE DU 21 MARS 2016

RAPPORT MORAL

RAPPORT D’ACTIVITES

I – RAPPORT MORAL

C’est avec bonheur que depuis quelques mois nous notons une recrudescence de nos adhésions. Le choix éclectique de nos intervenants, la qualité de leurs interventions, et un intérêt renouvelé pour nos conférences laisse augurer des lendemains extrêmement prometteurs.

Alors que certaines dispositions laissent craindre d’un avenir sécuritaire cadenassant nos libertés, ce que beaucoup d’entre nous accepte avec un sourire béat mais sans beaucoup de réflexion, craignant que dans quelques mois, certains écrits soient considérés comme révolutionnaires ou à tout le moins transgressant le politiquement correct ou considéré comme tel, ce qui vous l’avouerez je pense est l’une des raisons d’exister du Cercle Condorcet, je vous invite à partager un éloge à l’une des valeurs fondamentales de notre démocratie : la liberté.

Il m’a semblé nécessaire, tout d’abord, de faire un petit tour d’horizon :

Pourquoi autant de bruit autour du mariage gay ? Pourquoi faudrait-il que l’amour se suffise d’une seule équation ? Pourquoi deux papas et deux mamans ne pourraient il pas élever dignement leurs enfants ? Pourquoi l’Eglise le condamne-t-elle alors qu’elle était encore, il y a quelques mois, si tolérante avec ses pairs bourreaux de victimes innocentes ?

Pourquoi enchaine t on notre liberté d’aimer ?

Pourquoi y a-t-il du cheval dans mes lasagnes au bœuf ? Pourquoi le nuage radioactif a-t-il respecté nos frontières ? Pourquoi les champignons ont il subit des mutations ? Pourquoi fumer du cannabis est-il dangereux ? Pourquoi Monsieur tout le monde se bat il contre les lobbying ? Pourquoi ai-je un AVC en prenant la pilule ?

Pourquoi bâillonne t on notre liberté d’informations ?

Pourquoi ai-je besoin d’un passeport pour me rendre à Toronto, Calcutta ou Cuba ? Pourquoi élève-t-on des murs de bétons, des murailles de pierres ou des rideaux de fer qui s’éparent les hommes et les états ? Pourquoi n’ai-je plus de car pour aller à la foire ?

Pourquoi réduit on notre liberté de circulation ?

Pourquoi la pollution couvre-t-elle nos villes ? Pourquoi mon mais est-il devenu transgénique ? Pourquoi les particules me provoquent elles des crises d’asthme ? Pourquoi les oiseaux s’engluent ils sur les plages ?

Pourquoi empoisonne t on notre liberté de respirer ?

Pourquoi n’ai-je plus de boulot ? Pourquoi existe-t-il des paradis fiscaux ? Pourquoi tout le monde ne paie-t-il pas ses impôts ? Pourquoi dois-je me suffire de 300 € par mois ? Pourquoi ma banque me ponctionne-t-elle tant d’agios ? Pourquoi je ne peux plus me payer un manteau ?

¨Pourquoi enterre t on notre liberté d’exister ?

Pourquoi tant d’entre nous ne trouvent ils plus le chemin des urnes ? Pourquoi notre démocratie dite représentative n’est-elle pas une véritable démocratie ? Pourquoi n’apprend on pas à chaque citoyen l’art de la politique et de gouverner ? Pourquoi les spécialistes sont-ils au service des politiciens et non au service du plus grand nombre comme dans l’Antiquité ?

Pourquoi empêche-t-on à notre liberté de rêver ?

Il nous faut retrouver peu à peu la curiosité de notre enfance, combler avec fébrilité nos lacunes, héritage de notre passivité, si nous voulons que nos libertés perdurent, si nous voulons humer ce délicat parfum de notre liberté enfin révélée.

Quant à moi, j’admire son soleil radieux sur les visages amis, ses reflets de diamant dans les yeux des enfants et porte mon regard sur ses mouvements désordonnés porteur d’espoir à une société enchainée.

Je regarde avec stupeur les mille et un morceaux d’une fausse étoile de cristal, déchirant de leur lueur blafarde les corps mutilés, fausse étoile de cristal se régénérant sans cesse au souffle de la haine, étouffant les battements du cœur de ma liberté assassinée.

J’entends avec horreur les cris de peur de ma liberté piétinée sur la place TIEN EN MEN, agonisante le long des quais de Seine, hurlant sa douleur sous les bruits de bottes et le fracas des armes des rives du Jourdain aux confins de l’Oural, aux confins des déserts,

Je vomis ma liberté usurpée, carotte aux oranges amères que l’on jette en pâture aux hommes démunis, phare désaffecté qui conduit à leurs pertes mille et mille bateaux, fidèle chien de garde d’une société de consommation inhumaine étouffant les cris de désespoir de l’ouvrier licencié, rouant de coups de poing l’enfant révolté, méprisant les coups de gueule du citoyen écœuré, oubliant dans un silence assourdissant le dernier souffle, dans les matins glacés des hommes désespérés. Liberté défigurée, tu sacrifies notre humanité. .

Je déchire avec bonheur ses prisons de tissus dont on pare le corps de mes sœurs, je brûle avec ardeur ses prisons de papiers aux barreaux tricolores qui emprisonnent mes frères pour protéger mes terres, pour engrosser mon égoïsme, nourrir mon intolérance, absoudre ma violence.

Je plante dans ma terre nourricière les idoles élevées par des hommes dépourvus de foi, invoquant Jésus, Jéhovah ou Allah et les arrose de ma liberté aux couleurs d’arc en ciel, une ou multiple, complémentaire pour être parfaite, pour voir enfin éclore la fleur pure et sans tache de la laïcité.

Je caresse avec mille précautions le front du malade enchainé dans son lit que nulle potion ne viendra délivrer, je pleure de ne pouvoir le soulager.. Je hurle mon indignation de ne pouvoir aider le cancéreux dont les jours sont comptés faute de subvenir financièrement aux traitements nécessaires mais réservés aux bourses bien garnies. Je crie mon impuissance devant les corps meurtris cloués dans un fauteuil qui n’ont pour liberté que celle de rêver

Je chéris tendrement ses mythes et ses légendes qu’ils s’appellent Montesquieu, Rousseau, Jaurès Mandela, Luther King, ou Aubrac. Je romps avec ardeur les chaines de mon ignorance afin de semer ses graines dans toutes les basses fosses ou périssent les hommes privés de sa substance.

Je construis mille et une utopie pour lui permettre d’exister, j’élève des remparts pour mieux la protéger, je sacrifie mon corps et mon être tout entier afin que ses musiques bercent l’humanité.

Je goutte enfin sa saveur douce-amère dans la quiétude de mes jours gris.

Comme l’a rappelé notre ami JP CHERVIN à la dernière assemblée générale

LE CERCLE CONDORCET est un lieu de débats où, indépendamment de tout parti ou mouvement organisé, sans souci de doctrine, l’on échange des idées, librement et sans sectarisme. Chacun ne représente que lui-même, quelle que puisse être son appartenance à une religion, à un mouvement philosophique, politique ou syndical, et vient là partager dans un esprit critique et constructif ses interrogations et ses propositions.

Echanger, confronter dans le respect de l’autre, dans un pluralisme affirmé, afin de permettre à chacun de mieux comprendre, de bien mesurer les enjeux de la Société ; mieux agir par une citoyenneté active, pour une transformation sociale vers plus de justice et plus de fraternité.

Faisons en sorte que cet espace de Liberté soit encore présent demain.

Au cours de l’Assemblée générale, une remarque est faite concernant le mariage pour tous. Le discours fait apparaître la seule contestation des institutions catholiques. Une modification est apportée : « Le mariage pour tous est contesté par toutes les institutions religieuses monothéistes ».

Après modification ci-dessus, le rapport moral a été adopté à l’unanimité.

Josette BRUNON

II – RAPPORT D’ACTIVITES

En mars, Jeudi 5, salle P. Hénon à Mably, soirée Aragon (entrée gratuite), en collaboration avec le service culturel de la ville, A 19 heures, représentation théâtrale « Aragon, l’homme mis en mots ». Montage de textes de Louis Aragon et Jean Ristat avec des intermèdes de présentation de Jean Knauf. Lecture de poèmes (dits et chantés par Annie-Claude Sauton), projection de photos (proposées par Marie Berlioz) accompagnée par des improvisations musicales (Sabine Dubosc au violoncelle). A 20 heures, conférence de Pierre Juquin « Aragon, un destin français ».

En avril, Mercredi 8, à 19 heures, Christian Langeois, « Les mineurs d’Auschwitz », à l’Amicale Laïque de l’Arsenal.

En juin, Mardi 2, a 19 heures, Amphithéâtre de l’IUT, conférence de Lisa Otton, « Crise de la médecine générale : quelles solutions possibles ? »

La conférence de Patrick Pelloux programmée le vendredi 5, à 15 heures, Amphithéâtre de l’IUT, « L’hôpital public, quel avenir ? » a été annulée.

En octobre, mardi 6, à 19 heures, en collaboration avec ATTAC, D. Plihon, économiste, « Le livre noir des banques » Espace Congrès. « Le livre noir des banques » est un livre collectif rédigé par une équipe d’Attac et de Basta (coordinateurs, Dominique Plihon et Agnès Rousseau).

Jeudi 8, à 19 heures, en collaboration avec la ville de Mably, « L’Equateur et son évolution politique ». Projection du film de Pierre Carles (en sa présence), « Opération Corréa ». Salle Pierre Hénon (initialement prévue en septembre).

En décembre, dans le cadre de la promulgation de la loi de 1905, en collaboration avec la L.D.H.,

Mercredi 9, à 19 heures, Amphithéâtre de l’I.U.T. de Roanne, Jean-Paul Scot, Professeur d’Histoire en classes préparatoires, « Problèmes de la laïcité aujourd’hui » à partir de son livre « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ».

En janvier, jeudi 21, à 19 heures, Maison des sociétés à Riorges, « Histoire du livre jusqu’avant la révolution » par Dominique de Préville, Village du livre Ambierle.

En février, jeudi 4, à 19 heures, au Lycée Carnot, « L’autisme, nouvelles approches des troubles du comportement » par Jérôme Parizot.

En mars, Mercredi 9, avec ATTAC, film et débat à l’Espace-Renoir, « Merci patron ».

De plus, notre président a présenté à Lyon une conférence intitulée « Laïcité plus que jamais », à la demande d’une association, le G.R.E.F.

La diversité des thèmes et la qualité des intervenants sont appréciées.

Rapport voté à l’unanimité.

Hommage à Thérèse Clerc

therèse clercThérèse Clerc nous a quittés.
Elle avait accepté de venir à Roanne très simplement en octobre 2012 pour présenter dans une conférence du Cercle Condorcet son projet de “la Maison des Babayagas”réalisé dans la ville de Montreuil. Celui-ci consistait en l’élaboration d’un lieu de vie “autogéré, féministe, solidaire et écologiste”. Elle disait aussi qu’il s’agissait d’”une utopie réaliste”.
Les logements ont enfin été attribués en 2012 après 13 ans de “palabres et de recherches”.Thérèse pouvait faire part de sa satisfaction dans les médias (Arte, France culture…) dans des émissions où elle affichait dynamisme, humour et qualités oratoires.
A Roanne, elle a tenu à se définir comme “pur produit de 1968, féministe de la première heure, révolutionnaire malgré ses 85 ans”. Elle affirmait vouloir changer le monde à partir d’actions concrètes de ce type. Elle souhaitait “mettre en place des innovations prouvant que la vieillesse, pour qui en assume l’exigence, est un bel âge de la vie, plein d’expérience, de sagesse et (mais oui) d’avenir.”
Merci, Thérèse, de cette leçon d’optimisme !…

COMMUNIQUÉ DE L’OBSERVATOIRE DE LA LIBERTÉ DE CRÉATION

OBSERVATOIRE DE LA CREATIONParis, le 3 décembre 2015
COMMUNIQUÉ DE L’OBSERVATOIRE DE LA LIBERTÉ DE CRÉATION
L’observatoire de la liberté de création appelle chacun à la responsabilité pour le respect de la liberté de création sur tout le territoire
L’Observatoire de la liberté de création, composé de personnalités et de partenaires représentant, dans leur diversité, les secteurs artistique et culturel, met chacun en garde à l’encontre des dérives populistes des discours portant sur la culture. Aucun parti politique ne peut prétendre exercer un contrôle sur les artistes, les arts et la culture.
L’Observatoire tient à rappeler que les atteintes à la liberté de création et de diffusion des oeuvres sont souvent le fait de l’extrême droite qui voudrait plier l’art à respecter sa morale, sa conception de la religion, de la famille…
Les œuvres doivent être créées et montrées librement, et ce principe, qui doit être clairement réaffirmé par la loi sur la création en cours de discussion, doit être effectif sur l’ensemble du territoire, sans restriction ni exception.
Le rôle de l’Etat, comme celui des collectivités territoriales, régions comprises, est de conduire une politique qui mette en œuvre le double principe de l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : le droit pour chacun de prendre librement part à la vie culturelle, d’accéder librement aux œuvres et de jouir des arts ; ainsi que la protection des intérêts matériels et moraux des auteurs.
Les œuvres font vivre l’espace public par la faculté de débattre qu’elles suscitent, laquelle est la marque de la démocratie. Dans une société démocratique, l’art est vital, non parce qu’il divertit ou console, mais parce qu’il permet de déplacer le regard et de questionner le rapport que chacun entretient avec le monde qui l’entoure.
Les artistes ne sont pas au service du pouvoir. C’est le pouvoir qui doit protéger les artistes et leurs oeuvres, les lieux de culture et les publics potentiels.
L’Observatoire de la liberté de création affirme avec force que toute politique contraire à la liberté de création et de diffusion des œuvres doit être combattue, que ce soit par les citoyennes et les citoyens par le droit de vote, ou par l’Etat, qui doit s’assurer qu’aucune dérogation aux principes démocratiques ne soit admise dans les territoires.

http://www.ldh-france.org/sujet/observatoire-de-la-liberte-de-creation/

REACTION DU CERCLE CONDORCET

Le Cercle Condorcet réagit.

Vendredi 13 novembre 2015, des individus, à l’esprit formaté par une propagande guerrière et sous des prétextes fanatiques soi-disant religieux, ont semé terreur et désolation dans Paris.

Devant une telle tragédie, il est difficile de conduire une analyse objective et lucide de la situation dans laquelle se situent ces évènements. C’est l’émotion et l’horreur qui nous envahissent. Nous pensons d’abord aux victimes et à leur famille à qui nous exprimons notre profonde solidarité.

Face à un tel déchaînement de violence, une phrase d’Albert Camus s’impose à nous : “Il n’y a pas de bonheur dans la haine”.

En effet, les auteurs de cette tuerie veulent mettre à mal notre culture, notre mode de vie et, de façon générale, les valeurs de la République et de la Démocratie, remplacer les Lumières par l’obscurantisme. Ils cherchent aussi à nous opposer les uns aux autres. Ne cédons pas à ces menaces de division. Nous nous devons de rester unis en nous gardant de tout amalgame entre l’ensemble de nos compatriotes de pensée musulmane et ces ennemis de l’Humanité conditionnés par des idéologies et dérives sectaires.

En réponse à ces actes odieux, réaffirmons sans relâche notre idéal de laïcité, valeur universelle seule susceptible de maintenir le vivre ensemble et poursuivons notre volonté de l’échange et du débat dans le respect de chacun.

DEBOUT ! UNIS FRATERNELLEMENT ET DETERMINES !

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Ne baissons pas la garde…..
Restons plus que jamais proches les uns des autres…
Trois de mes amis font partie des victimes du Bataclan…chagrin,
immense chagrin, et pourtant il ne faut pas céder à la peur ni à
l’abandon de nos valeurs .

Ce soir, envers et contre tout, je jouerai JAURES, assassiné
deux fois ! dans un gymnase du Puy de Dôme. Je ferai entendre
haut et fort la parole de Jaurès, lui qui clamait son amour de
l’Humain et son refus absolu de la Violence.

Le spectacle a failli être annulé…Le Préfet a hésité toute la
matinée mais il vient de m’autoriser à jouer (il y aura simplement
un service d’ordre renforcé)…
Il pense qu’il faut continuer à avancer ! Il sera dans la salle avec de nombreux élus.
Debout ! et soudés, nous serons plus forts !

Je vous embrasse tous…

Pierrette DUPOYET

PROGRAMME 2015 2016

Lors de la prochaine saison 2015-2016, nous poursuivrons notre réflexion sur des thèmes de presentation programme 2015 2016 defsociété :
– avec le service culturel de la ville de Mably, nous accueillerons le cinéaste Pierre Carles qui nous parlera
de « l’Équateur et de son évolution politique » à partir de son film « Opération Correa » ;
– en partenariat avec ATTAC en Roannais, nous recevrons Dominique Plihon, économiste, professeur
d’économie financière à l’Université Paris XIII qui commentera un de ses derniers écrits « Le livre noir
des banques » ;
– Michèle Riot-Sarcey, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris VII St Denis, traitera
d’une question très actuelle, « De la différence des sexes, le genre dans l’histoire » ;
– en collaboration avec la section locale d’Artisans du Monde, Jean Huet, vice-président national
d’Artisans du Monde a accepté de venir à Roanne pour parler du « Commerce équitable » ;
– avec le soutien de la Ligue de l’enseignement de la Loire, Jérôme Parizot, parent d’élève, nous fera part
de ses réflexions sur le sujet « l’autisme, les nouvelles approches des troubles du comportement » ;
– des contacts sont en cours avec Serge Wolikow, écrivain, qui nous permettra de commémorer les 80e
anniversaire du Front populaire sur le sujet, « Front populaire et Éducation » ;
– Olwen Kethel, membre du Cercle Condorcet, nous offrira un descriptif de la philosophie du Siècle des
Lumières à l’époque contemporaine ;
– enfin, n’oublions pas que 2016 est le 150e anniversaire de la Ligue de l’Enseignement, créée par Jean
Macé en 1866. Nous ne manquerons pas d’évoquer cet événement fin 2015 lorsque nous parlerons comme
chaque année de la loi de séparation des Églises et de l’État grâce à la venue de Jean-Paul Scot,
professeur d’histoire en classes préparatoires littéraires ; ce conférencier nous éclairera sur « les
problèmes de la laïcité aujourd’hui », laïcité qui demeure pour nous un idéal à construire puisqu’il nous
semble aller bien au-delà de la séparation du politique et du religieux, de la préservation de la liberté de
conscience. Notre société est marquée par un certain nombre de combats (mariage pour tous, droit à
mourir dans la dignité…) dont l’issue relève bien d’un humanisme laïque fondé sur la raison. Comme
l’écrit Henri Pena-Ruiz : « la laïcité est solidaire d’un projet d’émancipation où l’accès à l’universel se
conçoit comme construction patiente de ce qui unit les hommes par le haut, selon l’idée de leur
accomplissement le plus abouti ».
En ce sens, la laïcité est une lutte contre tous les conformismes ou fanatismes par l’affirmation de valeurs
universelles susceptibles de créer du lien social et de la fraternité dans tous les groupes humains.
Bernard Furnon

EDITO DU PRESIDENT

Bernard FURNON
Le 20e siècle est hélas marqué par les deux guerres mondiales, causes de millions de morts. Mais,
en dehors des périodes de conflits, les luttes politiques et ouvrières ont permis de nombreuses réformes à
l’origine d’une amélioration des relations humaines et sociales dans notre pays.
Citons les principaux progrès enregistrés à cette époque :
– la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905 ;
– les conquêtes du Front Populaire en 1936, avec les accords de Matignon : congés payés, semaine de 40
heures, conventions collectives, hausse des salaires …
– le programme du Conseil National de la Résistance : sécurité sociale, création des comités d’entreprise,
nationalisations …
– les conséquences sociales des grèves de 1968 : les accords de Grenelle, augmentation de 35 % du SMIG
et de 7 % des autres salaires …
– les mesures d’application du Programme commun de la gauche en 1981, semaine de 39 heures, hausse
de 10 % du SMIC, retraite à 60 ans, nouveaux droits des travailleurs dans l’entreprise contenus dans les
lois Auroux . . .
En comparaison, notre 21e siècle débute plutôt mal :
– la laïcité est contestée et même violemment menacée par les intégristes religieux de tout bord, mettant
en cause la liberté de pensée ;
– le chômage est en constante augmentation et les politiques paraissent impuissants face à ce fléau ;
– les acquis sociaux (durée du travail, droits des travailleurs …) sont remis en cause ;
– les inégalités de revenus s’accroissent, les actionnaires font preuve d’exigences insatiables alors que les
salaires stagnent ou régressent ;
– les instances de l’Union Européenne nous imposent des politiques d’austérité insupportables …
Faut-il alors se contenter de suivre cette évolution négative ? Faut-il rester indifférent face à l’hégémonie
d’une ploutocratie, régime dirigé par les possédants ? Faut-il se satisfaire de l’attitude du « chacun pour
soi » et se désintéresser de l’action collective ? Faut-il accepter l’accumulation du patrimoine entre les
mains des mêmes familles ?
L’objectif du Cercle Condorcet est tout autre : Se poser des questions sur notre histoire sociale, analyser
les diverses théories économiques sans se contenter de la « doxa » qui nous est imposée comme seule
possible dans le contexte actuel, aucune alternative ne semblant pouvoir remplacer la pensée dominante,
en un mot, ne pas se résigner et accueillir des conférenciers susceptibles d’ouvrir des débats traitant des
problèmes essentiels de notre société.
A ce titre, nous avons commémoré le 9 décembre la promulgation de la loi de 1905 entérinant la
séparation des Églises et de l’État, loi si nécessaire à notre cohésion sociale, Michel Miaille, professeur
émérite de droit à l’Université de Montpellier et administrateur de la Ligue de l’Enseignement, nous a
exposé « les repères de la laïcité dans l’école et hors de l’école ».
Des questions plus politiques ont été abordées par différents intervenants :
– Marcel Trillat, toujours fidèle au Cercle Condorcet, est venu présenter son dernier documentaire « Des
étrangers dans la ville ». Il y décrit le traitement inhumain infligé aux immigrés et tous les obstacles que
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ceux-ci rencontrent dans leur intégration : recherche, le plus souvent vaine, d’un peu de stabilité
professionnelle et familiale, ici, dans notre pays.
– Puis, Gérard Filoche, homme politique bien connu, développa avec son enthousiasme habituel, son
argumentaire à partir de son dernier livre « Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible ». Il affirme avec
force : « il y a de l’argent en France, 1 % des familles possèdent 25 % du patrimoine », c’est là, selon lui,
qu’il faut aller chercher les fonds pour financer les caisses de retraite.
– Bernard Friot, professeur émérite de sociologie à l’Université de Paris Ouest Nanterre et animateur de
l’association d’éducation populaire « Réseau Salariat » nous montra, quant à lui, que les retraités sont
« producteurs de valeurs économiques » et que, à ce titre, ils méritent, comme tous les travailleurs, un
« salaire à vie » en généralisant le statut de la fonction publique obtenu en 1946.
– Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, nous a fait l’honneur de venir à Roanne malgré ses nombreuses
obligations. Dans son exposé « Roman populaire et conflits sociaux », il explique que « le roman reste le
seul espace de liberté pour la création », indépendant de l’argent, à la différence du cinéma et de la
télévision, sans cesse à la recherche d’un producteur susceptible de financer les réalisations. Dans son
oeuvre, Gérard Mordillat s’est efforcé d’écrire « sur ce qui ne va pas » en France, il veut ainsi rendre sa
dignité à l’ouvrier souvent décrit dans les romans comme « inculte, illettré ».
– Un secteur en danger en France, c’est bien la médecine et le Docteur Lisa Otton, animatrice du Collectif
Santé du Roannais a évoqué avec nous « la crise de la Médecine Générale et les solutions possibles » à
envisager pour défendre ainsi l’accès aux soins pour tous en évitant que s’instaure un véritable désert
médical dans notre région.
– La soirée Aragon, comprenant deux parties, fut un grand succès : la première partie intitulée « Aragon,
l’homme mis en mots » consistait en un montage de textes de Louis Aragon et Jean Ristat réalisé par Jean
Knauf et son équipe (lectures accompagnées d’improvisations musicales au violoncelle et d’un montage
audiovisuel) ; il s’agissait d’une excellente introduction à la vie et à l’oeuvre d’Aragon présentées de façon
plus détaillée en deuxième partie par Pierre Juquin. Cet ancien militant du Parti Communiste a écrit une
biographie de Louis Argon en deux tomes intitulée « Aragon, un destin français ». Brillant orateur, Pierre
Juquin a évoqué devant un public conquis ses nombreuses rencontres avec l’écrivain. Pour lui, Aragon est
« le Victor Hugo du XXe siècle » ; il était doué d’une grande générosité mais il a fait preuve aussi d’une
certaine ambiguïté vis à vis du PCF ; Pierre Juquin le montre en citant ces paroles qu’Aragon lui
adressait : « Vois-tu mon petit, ce parti communiste (français) a tous les défauts que tu lui connais -et ceux
que tu ne connais pas- mais c’est le seul qui peut changer la vie ». Il aide à « liquider le désespoir » en
permettant de renouer avec idéal et moralité dans la vie politique.
– Yvon Quiniou, agrégé et docteur en philosophie, a développé le thème si actuel « Morale et politique ».
Le néocapitalisme a causé l’extension d’une forme d’immoralité parmi la classe possédante : si l’argent est
nécessaire pour l’échange, les plus riches se sont fixé un objectif d’accumulation. Les privilèges abolis par
la Révolution réapparaissent à travers les inégalités de revenus et la croissance ininterrompue des profits.
Le cynisme gagne le monde des affaires. Où est la société idéale décrite par Jean-Jacques Rousseau et la
promotion de « la volonté générale » dans « Du contrat social » ? Le seul moyen de redonner du sens à
la politique est de dépasser l’individualisme dominant en renouant avec la militance et les actions
collectives. C’est ainsi que nous atteindrons de nouveaux droits acquis pour tous dans le cadre d’une vraie
démocratie sociale. De cette façon, retrouverons-nous « l’ambition morale de la politique », titre du livre
d’Yvon Quiniou.
– Christian Langeois, syndicaliste retraité qui collabore au « Dictionnaire du mouvement ouvrier », nous
décrit dans son dernier livre « Les mineurs d’Auschwitz » les conséquences d’un immoralisme total ou
plutôt d’une éthique de la race supérieure génératrice de barbarie et de mort par la guerre et les camps
d’extermination. Pourtant, Christian nous montre aussi que, même dans ces lieux de concentration et de
souffrance atroce, les déportés restent capables de gestes de solidarité, d’actions de résistance et
d’échanges culturels. Ces malheureux ont besoin de retrouver les valeurs constituant la base de tout
humanisme en niant l’indignité qu’on leur fait subir.
Ce dernier constat prouve que les impératifs moraux issus de notre éducation résistent aux pires contextes
destructeurs ; ceci nous incite, pour conclure, à modérer notre pessimisme ; l’homme n’a sans doute pas
perdu le sens des valeurs universelles. Poursuivons donc nos actions d’éducation populaire, conservons
notre capacité de révolte et d’indignation et travaillons à la construction d’une société plus juste, de ce fait,
plus morale où les citoyens puissent devenir de véritables acteurs de leur avenir.

Réaffirmons la laïcité.

mourir debout enzo 2015Devant les événements tragiques et insupportables de ces derniers jours qui ont coûté la vie à 17 personnes,le Cercle Condorcet exprime sa profonde émotion et fait part de sa peine aux familles et aux proches des victimes.
Il veut redire sa volonté de promouvoir un véritable “humanisme laïque”, comportant la défense de toutes les libertés,dont la liberté d’expression ; soutenons sans relâche un journal qu’on a tenté de faire taire par la peur.
L’humanisme laïque,c’est aussi lutter contre les inégalités criantes (échec scolaire,ghettoïsation,chômage…) ; elles forment le terreau où germent l’obscurantisme et les dérives sectaires à l’origine de la désespérance, de la violence et de la barbarie.
L’humanisme laïque, c’est enfin la solidarité permettant de construire une véritable société fraternelle reconnaissant à chacun une égale dignité.
Pour conclure, citons Albert Camus qui disait ‘Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Alors, oui, disons les choses clairement, oui, nous soutenons la liberté de conscience contre tous les intégrismes qui voudraient l’annihiler ; oui, nous luttons contre toutes les injustices qui sont le cancer de notre société ; oui, nous affirmons, tout en acceptant les différences individuelles, l’universalité de la Loi commune qui s’applique de ce fait à tous : Oui nous sommes laïques, car nous entendons par laïcité un nouvel humanisme affirmant des valeurs susceptibles de créer et de développer le véritable « Vivre ensemble », malgré nos différences d’opinions et de croyances.

MEILLEURS VOEUX

PALAIS DE JUSTICEJe vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier.

Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences.

Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.

Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque.

Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l ‘aventure, à la vie , à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit renoncer sans livrer une rude bataille.

Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.
Vœux de JACQUES BREL, 1er Janvier 1968, (Europe 1) .

LE CERCLE CONDORCET EST HEUREUX DE VOUS PRÉSENTER SES MEILLEURS VŒUX POUR L’ANNÉE 2015

Pierrette DUPOYET : Comédienne, auteur et metteur en scène

Pierrette DUPOYET 1BIBLIOGRAPHIE

L’une des seules comédiennes à représenter la France dans plus de 70 pays (de la Norvège à l’Australie, de la Pologne au Gabon, de Madagascar à l’Egypte, Malte, Fidji, Roumanie, Ecosse, Nlle-Zélande, Liban, U.S.A, Bulgarie, Bangladesh, Cameroun, Seychelles, Ukraine, Ethiopie, Israël, Azerbaidjan…etc).

Ses sujets : Tout ce qui frissonne, ce qui étonne, ce qui bouleverse…tout ce qui rassemble ce qui est épars… L’Attente (Les Vieilles Femmes et la Mer, de Y.Ritsos), Droit à la dignité (Lettre d’un Pygmée à un Bantou), Tolérance (Chutt !), Espoir (L’Enfer), Peine de mort (Madame Guillotin), Enfermement (Laisse tomber la neige), Tauromachie (Toro), Solitude (Côté Rimbaud), Univers Fellinien (Gelsomina), Monde ouvrier (Gervaise…), Exclusion (Les parias chez Hugo), Erreur judiciaire (Dreyfus, l’Affaire), les grands Destins de Femme (George Sand, Marguerite Yourcenar, Alexandra David-Néel, Sœur Emmanuelle, Colette) Enfance maltraitée (Au nom de), la Quête (Don Quichotte, de midi à minuit) Joséphine Baker un pli pour vous, Sarah Bernhardt, Boris Vian Je t’attends, L’orchestre en sursis, Cocteau Lettres à ma mère, L’étranger d’Albert Camus d’une manière plus générale: la vie, ses palpitations, ses doutes.
Partie de Lyon (sa ville natale) pour « monter » à Paris, elle tient l’affiche 2 ans et y crée de nombreux spectacles. La presse la définit alors comme « exceptionnelle, prodigieuse, hallucinante, cheval de race, fantastique, inclassable, admirable, un torrent, un volcan, un cas… » L’ETRANGER s’ouvre à elle (70 pays …). Elle anime également régulièrement des Stages d’Expression Libre (Méthode Stanislavski /mémoire émotionnelle affective).

Entre deux tournées autour du monde, on l’aperçoit au CINEMA où elle a tourné avec Fellini, Lelouch, Chabrol…Chaque année on la retrouve au Festival d’Avignon où elle est perçue comme un point de repère de la Création contemporaine. De solides études théâtrales, plusieurs prix décernés et un Oscar de la Création que lui a attribué Jean Vilar, ne l’empêchent pas de se comparer plus volontiers à un explorateur recherchant ses Frères les Humains, qu’à une comédienne traditionnelle (elle joue d’ailleurs aussi bien pour une poignée de Chiliens au cœur de l’Ile de Pâques que dans l’ombre des Prisons ou bien encore sous les bombes au Liban, aux confins du Bangladesh, dans des villages malgaches ou au cœur des luttes ethniques au Rwanda …)

 

Le Théâtre est la grande passion de ma vie. Je tente, avec l’outil artistique dont je dispose, d’apporter modestement une pierre à l’édifice de l’Humanité. Ce métier me donne des occasions uniques de partage, de rencontres et de réflexion…Il permet, par le jeu dramatique, de redonner de l’espoir à ceux que la vie a brisés (notamment quand je joue dans les pays en guerre ou en grande difficulté économique : Liban, Ethiopie, Tchad, Rwanda, Serbie, Bangladesh, Madagascar, Haïti…) et au travers des textes que je défends, de prendre la parole pour ceux qui en sont privés. En donnant également des représentations régulières en prison (centrales, maisons d’arrêt, pénitenciers…) je tente, par l’émotion et le rêve, d’effleurer chez les détenus, une conscience affective, et, qui sait ? d’aider peut-être à leur réinsertion.Le Théâtre me permet aussi de revisiter des auteurs abordés en période scolaire de façon trop rigide ou trop rapide (Rimbaud, Giono, Sand, Zola, Colette, Maupassant…) et d’inviter le spectateur à se replonger dans les méandres passionnants de leurs vies et de leurs œuvres afin de les redécouvrir.

Dans certains spectacles, j’aborde également des problèmes de société (Droits de l’Homme, Droits de l’Enfant, Psychiatrie, Conquête de la Liberté, Erreur judiciaire, l’Exclusion…), en espérant que, grâce à l’émotion, certains verrous se libèreront, certaines actions s’entreprendront, certains rêves se concrétiseront …

Faire un spectacle sur Soeur Emmanuelle (L’Amour plus fort que la mort) agissant au coeur d’un bidonville, parmi les chiffonniers, c’est aussi faire découvrir la force de l’action … Evoquer dans un spectacle (Les parias chez Hugo) le Discours contre la Misère (prononcé à l’Assemblée par Victor Hugo) c’est faire réfléchir sur le sens profond de la Fraternité …

Le Théâtre est « utile » et le comédien a pleinement sa place au cœur de la Cité. C’est pourquoi depuis 2.000 ans qu’on le prétend en crise, le Théâtre est toujours là ! Il est d’une absolue nécessité puisqu’il parle de l’Humain à d’autres Humains. Il laisse une trace indélébile dans le cœur, le ventre ou la tête du spectateur. Il a le Devoir de ne laisser personne sur le bas-côté de la route.

Pierrette DUPOYET