“Pour réussir un combat, il doit exister une réelle convergence entre la mobilisation populaire et le Politique. Lors du Front Populaire, beaucoup de mesures sociales n’étaient pas prévues par le Politique mais lui ont été imposées par le peuple.”
Nous venons d’apprendre le décès de Louis Viannet. Des hommes politiques, des syndicalistes, des journalistes rendront hommage à sa personnalité, à son action, à ses responsabilités, à son expérience acquise au cours d’une longue carrière militante.
En novembre 2011, Louis Viannet est venu à Roanne pour tenir une conférence sur les Services Publics, leurs origines et leur évolution.
Le Cercle Condorcet se doit de rappeler cette rencontre avec l’homme, ses idées.
Cette conférence a tenu ses promesses et révélé à l’auditoire un orateur à la fois pédagogue, passionné, combatif mais aussi réservé et plein de sagesse. Il a su retracer l’histoire des services publics, leur évolution et les combats à mener.
Rappelons quelques passages de cette intervention.
La question des services publics, à la fois vaste et complexe, est au cœur des préoccupations de nombreux citoyens, compte tenu de l’ampleur de l’offensive déclenchée conjointement par le patronat et l’ensemble des forces de droite, avec, il faut bien le dire, une insuffisance de réaction populaire.
Reconnaissons-le, c’est avec la formidable poussée démocratique de la fin de la seconde guerre mondiale qu’apparaît la notion de « Service Public à la Française » qui se différencie des conceptions anglo-saxonnes.
Je cite le 6ème alinéa du préambule des Constitutions de 1946 et 1958 : « Tout bien, toute entreprise dont l’exploitation a ou acquiert le caractère d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir propriété de la collectivité ». Cet alinéa est exactement dans l’esprit du discours prononcé à Alger par le Général de Gaulle le 3 novembre 1943, et qui trouve sa traduction dans le programme du C.N.R.
Et enfin la conclusion de Louis Viannet en forme de projet d’action :
Pour réussir un combat, il doit exister une réelle convergence entre la mobilisation populaire et le Politique. Lors du Front Populaire, beaucoup de mesures sociales n’étaient pas prévues par le Politique mais lui ont été imposées par le peuple.
Ses propos ne font-ils pas résonance dans l’actualité ?
Jean Pierre CHERVIN
